separateurCreated with Sketch.

Notre-Dame de Paris : ces statues de la flèche sauvées miraculeusement

Cite_de_l_architecture___du_patrimoine_-_Franck_Renoir
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Marie-Laure Castelnau - publié le 01/04/23
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Les statues monumentales qui ornaient la flèche de Notre-Dame de Paris ont été sauvées des flammes. Aujourd’hui restaurées, elles se laissent admirer de près dans l’exposition de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine consacrée au chantier de la cathédrale.

Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.

Je donne en 3 clics

*don déductible de l'impôt sur le revenu

C’est un petit miracle. Quatre jours avant le tragique incendie qui a ravagé le 15 avril 2019 la cathédrale de Paris, les seize statues des apôtres et des évangélistes disposées à la base de la flèche de Notre-Dame en 1861, ont été déposées pour être restaurées. Elles ont ainsi échappé aux flammes dans lesquelles elles auraient pu fondre et disparaitre à jamais… Derniers vestiges de la flèche de Viollet-le-Duc, placées à 96 mètres de haut, elles ont été retirées par hélitreuillage, juste à temps, pour être restaurées sous la maîtrise d’ouvrage de la direction régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France. 

Deux ans de travail minutieux et technique ont été nécessaires. La première étape de leur restauration a consisté à déterminer leur composition et leur technique de fabrication précise. Il s’agit en réalité de sculptures creuses, dotées d’une armature métallique sur laquelle sont appliquées plusieurs feuilles de cuivre martelées et travaillées pour obtenir la forme souhaitée.

Brunes à l'origine

Malgré leur exposition aux intempéries depuis plus de 150 ans, elles étaient dans un état de conservation correct. Les armatures internes en fer étaient en revanche corrodées et ont dû être remplacées. Les feuilles de cuivre, qui constituent l’épiderme des statues, ont ensuite été nettoyées, débosselées, martelées, pour leur redonner leurs formes initiales.

Une nouvelle patine a ensuite été appliquée sur la feuille de cuivre pour redonner à l’œuvre la teinte du bronze comme à l’origine. Jusqu’à présent elles étaient vertes car elles étaient oxydées. Mais des photos de l’époque ont montré qu’elles ont changées de couleur au début du XXe siècle. À l’origine, Viollet-le-Duc les avaient faites brunes. Le public redécouvre ainsi aujourd’hui leur vraie couleur. À l’été 2021, la restauration de l’ensemble de ces œuvres s’est achevée. Les sculptures quittent alors les ateliers de restauration près de Périgueux pour rejoindre Paris.

Elles sont depuis exposées à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine dans le cadre de la nouvelle exposition consacrée au chantier, hors norme, de restauration de la cathédrale.  Dans la première salle, elles se dressent devant nous, monumentales, imposantes : en effet, chaque statue pèse à peu près 150 kg et mesure environ 3,40 mètres. À première vue, elles semblent disproportionnées mais "cet effet d’allongement est volontaire car comme elles étaient placées en hauteur elles doivent répondre à un effet de perspective", explique Isabelle Marquette, conservatrice de la galerie des moulages à la Cité. Les admirer de prêt permet de mesurer toute l’attention que Viollet-le-Duc a porté au traitement de drapés comme à l’individualisation des personnages.

Une occasion unique de les contempler de près

Le sculpteur a utilisé seulement trois différents modèles de corps mais chaque figure biblique est caractérisée par ses attributs iconographiques, les traits de son visage et la disposition de ses mains. Le patron des architectes, saint Thomas (dont seule la tête est exposée), est représenté sous les traits de Viollet-le-Duc.

Tel un architecte contemplant son œuvre, il est le seul apôtre qui se tourne vers la flèche. Saint Barthélémy et saint Philippe sont identifiables grâce à leurs attributs rappelant leurs martyrs : un coutelas (grand couteau de boucher) et une croix. Saint Pierre tient une clé dans sa main droite, symbole de sa primauté. Saint Simon et saint Jude sont moins caractérisés, ils n’affichent pas leurs attributs habituels, la scie et la massue.

Alors que saint Simon tient dans sa main gauche un livre apocryphe, saint Jude est lui singularisé par l’effet de torsion remarquablement maîtrisé de son corps et son regard dirigé vers le sol. Ce face à face avec cet ensemble de statues uniques suscite une forte émotion car ces sculptures sont les rescapées de la flèche, elle entièrement disparue. 

C’est sans doute aussi la première et la dernière fois que le public pourra les contempler d’aussi près avant qu’elles ne s’envolent dans le ciel pour être replacées sur la flèche dès que celle-ci réapparaitra d’ici quelques mois. 

[EN IMAGES] Les statues de la flèche de Notre-Dame sauvées miraculeusement :

Pratique :

Notre-Dame de Paris. Des bâtisseurs aux restaurateurs, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, 1 place du Trocadéro et du 11 Novembre Paris, du 15 février au 14 avril 2023.
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant. 

Profitez de cette fin d'année pour bénéficier d'une déduction de 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le revenu en 2024.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !