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Certains le soupçonnaient depuis toujours. Trente-six ans après sa mort, le 27 février 1987, dans des circonstances mystérieuses, les autorités ont confirmé mi-mars que le père Franciszek Blachnicki (1921-1987), l’un des prêtres les plus persécutés en Pologne, fondateur du mouvement de jeunes Lumière et Vie, est mort empoisonné. C'est ce qu'a conclu le procureur général Zbigniew Ziobro dans le cadre d’une enquête lancée en 2020.
Selon lui, le prêtre polonais a été empoisonné sur ordre des services secrets communistes, qui n'appréciaient pas ses activités pastorales. Comme le père Jerzy Popieluszko, il a été persécuté, harcelé et menacé avant d’être finalement assassiné en 1987.
Soldat et prêtre
Né en 1921, le père Blachnicki participe en tant que volontaire à la campagne de septembre 1939 pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par la Gestapo, il est emprisonné dans le camp nazi d’Auschwitz, puis condamné à mort. C’est en attendant son exécution qu’il vit une conversion spirituelle. Sa peine est commuée en détention et il est libéré par l'armée américaine en avril 1945. Cinq ans plus tard, il décide d’entrer au séminaire de Cracovie où il est ordonné prêtre. L'œuvre la plus importante de la vie du père Blachnicki est sans aucun doute la création du mouvement spirituel Lumière et Vie, auquel environ 2 millions de jeunes participent entre 1964 et 1989.
Proche de Jean Paul II
Alors archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla, futur pape Jean Paul II, sait qu’il faut le soutenir et le protéger à tout prix, notamment en incorporant directement son travail pastoral dans les activités de l’archidiocèse de Cracovie. Très proches, les deux hommes partagent la même vision d’évangélisation et organisent notamment ensemble des camps d’été spi pour les jeunes, appelés à l’époque "oasis".
C’est alors que les services secrets commencent à s’y intéresser de plus près. Très vite, ils placent le père Blachnicki sous surveillance et le harcèlent. Ils vont user de différentes méthodes d’intimidation de plus en plus fortes, jusqu’à le tuer. En exil en Allemagne, le père Blachnicki meurt soudainement en février 1987, juste après avoir rencontré un couple d’amis. En réalité, tous les deux sont des agents des services secrets polonais et avaient pour mission d’approcher puis d’assassiner le prêtre, vénérable depuis 2015 et dont le procès en béatification suit son cours.