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L'évêque de Jabalpur, ville de l'état de Madhya au centre de l'Inde, a publié dimanche 12 mars un communiqué dans lequel il invite les fidèles à prier pour le "personnel du diocèse", suite à une inspection survenue 5 mars 2023 dans un lycée et un collège catholiques. Celle-ci a été effectuée sur demande de la Commission nationale de la protection des droits de l'enfant, dirigée par Priyank Kanoongo. Ce dernier est connu pour être un nationaliste hindou zélé du pouvoir et pour son animosité envers les minorités religieuses.
L'inspection a mené à l'arrestation du principal de l'établissement scolaire, accusé "d'attouchements inappropriés sur une jeune fille de l'école", rapporte AsiaNews. Relâché le lendemain après la mobilisation des élèves de l'école et de leurs parents exigeant sa libération, il a été de nouveau arrêté le 7 mars, apparemment sous la pression de Priyank Kanoongo. Dans le même temps, l'inspecteur de police qui avait libéré le principal la veille a été suspendu tandis que le commissaire ayant pris sa défense a été muté. Pour beaucoup, l'arrestation du principal est arbitraire. Basée sur de "fausses accusations", elle serait une attaque directe de la Commission contre cet établissement scolaire catholique.
Dans sa circulaire, Mgr Almeida a exhorté les fidèles à "implorer Dieu pour sa justice et pour sa miséricorde, par le nom puissant de Jésus-Christ qui nous protégera, ainsi que par celui de Marie, qui plaidera pour nous auprès du Père".
La minorité chrétienne ciblée
Broyées sous le rouleau compresseur du nationalisme hindou, les minorités religieuses peinent à trouver leur place. Incarné par le parti du Premier ministre Narendra Modi, il prend régulièrement pour cible les minorités chrétienne et musulmane du pays. Les chrétiens, majoritairement protestants, représentent 2,3% de la population totale de l’Inde, soit 30 millions de personnes sur les 1,3 milliard d’habitants. Bien que présents depuis le IVe siècle, ils font l’objet de mesures discriminatoires de la part des autorités gouvernementales et fédérales. Parmi elles, les lois dites "anti-conversion", adoptées par de plus en plus d'états indiens, ou encore des arrestations et détentions arbitraires. L'ONG United Christian Forum (UCF), basée à New Delhi, a dénoncé une véritable escalade de la violence exercée contre les chrétiens. 500 à 600 actes anti-chrétiens ont été recensés depuis le mois de janvier 2022.