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Durant la nuit de Noël, avant même d’entendre le récit évangélique sur la naissance de Jésus, nous disons le psaume 95 : "Joie au ciel ! Exulte la terre ! Les masses de la mer mugissent, la campagne tout entière est en fête. Les arbres des forêts dansent de joie devant la face du Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre." La venue d’un Sauveur n’est donc pas seulement occasion de joie pour les hommes, mais pour la création tout entière.
Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, exprime ce besoin pour la création, l’homme en étant l’intendant, d’être sauvée (Rm 8, 19-22) :
"En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise au pouvoir du néant […]. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu."
En effet, la conséquence du péché originel, au début de la genèse, est triple. D’abord, il brise notre relation à Dieu dont nous n’acceptons plus qu’il soit l’auteur de la vie : il nous cherche, nous nous cachons. Ensuite, il divise les hommes et la fraternité qui devrait les unir : le meurtre d’Abel par Caïn en est le premier et archétypal exemple. Enfin, il casse l’harmonie qui devait régner sur toute la création. En particulier, les hommes au milieu d’elle ne reçoivent plus le monde comme un don de Dieu mais comme l’occasion d’une maîtrise.
Une création qui attend d’être sauvée
Que la création désormais désordonnée attend d’être sauvée, l’épisode noachique l’exprime parfaitement. Si Noé doit monter dans l’arche avec les représentants des espèces d’animaux et si les eaux recouvrent la terre, c’est bien pour purifier cette création devenue folle. Mais le salut ne viendra, comme pour tout le reste, que du Sauveur qu’Israël attend patiemment.
Le prophète Isaïe en est le témoin, le désir de la paix et de la justice trouvera sa réponse avec le Messie, qui rétablira l’ordre de la création. Il affirme d’abord que "[son] pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours" (Is 9, 4-6 ; première lecture de la messe de Minuit) avant de prononcer un oracle particulièrement poétique que nous avons lu pendant l’Avent (Is 11, 6-8) :
"Le loup habitera avec l’agneau, dit le prophète en évoquant les temps messianiques, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main."
Le Sauveur est venu, la création n’est pas encore réconciliée, mais le désir qu’elle le soit est de plus en plus répandu. L’Enfant-Jésus, en cette fête de la Nativité et en attendant son retour victorieux, permet déjà d’admirer la présence de Dieu, des autres hommes, de la nature. Pour que, selon son dessein bienveillant, l’homme soit le gardien de son frère et l’intendant plein de gratitude des biens que Dieu lui a donnés pour le louer de tout son être.