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Il a sauvé "des centaines de familles et d’enfants juifs" au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le cardinal néerlandais Johannes de Jong a reçu à titre posthume fin septembre le titre de "Juste parmi les Nations", le titre honorifique le plus élevé délivré par l’État d’Israël à des personnes non-juives ayant secouru ou aidé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une reconnaissance qui a eu peu d’écho médiatique mais qui met néanmoins en lumière le dévouement d’un homme de Dieu. Johannes de Jong est né en 1885. Issu d’une famille de neuf enfants, parmi lesquels deux autres frères sont également devenus prêtres, il entre au séminaire de Rijsenburg situé à quelques kilomètres au nord-est d’Utrecht, puis à l’université pontificale grégorienne de Rome, où il étudie la philosophie et la théologie. Ordonné en 1908, il est devenu évêque d’Utrecht, située entre Rotterdam et Amsterdam, en 1936.
Pendant son ministère, la guerre ravage son pays, envahi par l’Allemagne en mai 1940. La période d’occupation entraîne rapidement la collaboration, à laquelle le cardinal Johannes de Jong ne se plie pourtant pas. Après avoir exhorté lors de ses sermons les fidèles catholiques à résister à l’occupation allemande aux Pays-Bas, il dénonce également la déportation des juifs du pays. Ralliant un certain nombre d’évêques à cette cause, il fait notamment savoir, en chaire, que tout catholique néerlandais appartenant à des organisations affiliées au régime national-socialiste allemand se verrait privé des sacrements.
Le cardinal subit alors des pressions de la Gestapo mais garde sa ligne de conduite, allant même jusqu’à cacher des enfants juifs dans une crypte à Utrecht avec un comité spécialisé qu’il finance autant que possible pour aider des familles à échapper à la déportation. Un dévouement et un courage qui ont donc été salués fin septembre par le mémorial Yad Vashem. 28.000 personnes au total dans le monde ont été précédemment honorées de ce titre, dont une quarantaine de religieux catholiques.