1L’héritage de Jean Paul II est-il en danger au Vatican ?
Le théologien George Weigel publie une charge contre les directives du Vatican sur la défense de la vie, sur le site catholique américain First Things. Pour lui, la transformation opérée sous le pontificat de François de l’Académie pontificale pour la vie et de l’Institut Jean-Paul II, qui lui est rattaché, est une attaque directe à l’héritage du pape polonais. Il voit dans cette action du Saint-Siège une "revanche" de "guildes" théologiques issues des années 1960 qui n’ont pas apprécié de voir progresser pendant des années les positions du Saint-Siège sur l’avortement, la contraception ou l’euthanasie. La publication par le Vatican d’un livre intitulé Éthique théologique et vie : Écriture, tradition et défis pratiques propose désormais selon lui un "changement de paradigme", marqué par une pensée "proportionnaliste" qui accepterait que certains cas seraient moins problématiques dans certaines situations. L’institut Jean Paul II, juge-t-il, est désormais une "coquille vide" de l’enseignement du 264e pontife, et les "guildes" sont maintenant pour lui en première ligne pour lutter contre le "rigorisme" et la "moralité en noir et blanc" du Polonais.
2 Espagne : entre 1.000 et 2.000 cas d’abus sexuels recensés après cinq mois d'enquête
L’avocat espagnol Javier Cremades, mandaté par la Conférence des évêques d’Espagne pour effectuer un audit sur les abus sexuels sur mineurs au sein des institutions de l’Église catholique locale, a expliqué dans une interview à Europa Press que les cinq premiers mois d’investigation, menés par une équipe de 28 experts, ont permis de faire remonter entre 1.000 et 2.000 cas. Un centaine de cas directement identifiés dans le cadre de cette recherche se sont ajoutés aux dossiers dont disposait la conférence épiscopale et ceux mis à jour par le quotidien El Pais. Il ne s’agit naturellement que d’une première statistique très provisoire. "Nous sommes à la pointe de l'iceberg, je pense qu'il y a beaucoup de silence. Nous venons d'une culture de la dissimulation et d'une culture du silence, dans laquelle les institutions ont fait passer l'institution avant l'individu et, d'autre part, les gens ont ressenti une énorme impuissance", avertit Javier Cremades. Il compte présenter les résultats de son audit en 2023, en ne s’appuyant toutefois que sur les cas documentés, et non pas avec une méthode d’extrapolation globale comme pour la Ciase en France. Tout en espérant de voir d’autres sphères de la société s’investir du sujet afin de garantir aux mineurs un environnement sûr, il n'exclut pas la possibilité que l'Église espagnole vende ses actifs pour payer ces compensations aux victimes, comme cela a été décidé dans d'autres pays, par exemple, récemment, au Canada.
3Ce que signifie l’arrestation de l’archevêque de Haïfa au Liban
Le site de Terre Sainte revient sur l’arrestation par les autorités libanaise de Mgr Moussa el-Haje, archevêque maronite de Haïfa et de la Terre sainte lors de son passage au Liban le 18 juillet dernier. L’archevêque portait sur lui 460.000 dollars en espèces, des médicaments israéliens, son passeport et son portable qui ont tous été confisqués. Le journal souligne le caractère inédit de son arrestation, ses déplacements étant normalement protégés légalement. Les dons viendraient de familles libanaises réfugiées en Israël, considérés au Liban par le Hezbollah comme des « traitres ». Or, les maronites sont en opposition ouverte au Hezbollah. Il s’agirait donc d’une des nombreuses « intimidations » du Hezbollah, qui depuis 2014 interdit – sans résultat - au patriarche maronite Béchara Boutros Raï de se rendre dans les territoires occupés par Israël. Mgr Moussa el-Haje a choisi de ne pas se présenter devant le juge le 20 juillet.