1Son "ministre des Affaires étrangères" l’affirme : le Pape veut se rendre en Ukraine
Dans une longue interview à la revue America, Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, revient sur les grandes crises internationales du moment. "Nous arrivons à une situation très dangereuse dans le monde entier [...] et il ne faudrait pas grand-chose pour que les choses empirent encore", s’inquiète-t-il dans la première partie de cet entretien, en remarquant qu’au-delà des guerres ouvertes, certains pays sont aussi fracturés en interne par une polarisation sociale ou par des conflits entre différents systèmes politiques. "Que ce soit au niveau politique, diplomatique ou ecclésial, nous devons reconnaître la réalité de ce conflit et essayer de le guérir", insiste le responsable de la diplomatie pontificale, qui remarque que le système multilatéral a été "sévèrement affaibli". Concernant la situation de l’Ukraine, il souligne "la résilience du peuple, sa détermination, son courage", et reconnaît qu’il est est "très difficile pour les Ukrainiens d'envisager de véritables négociations à l'heure actuelle en raison de la profondeur de la souffrance et du traumatisme de la population". Il laisse entendre qu’une invitation du Pape à Moscou n’est pas d’actualité, et livre une précision importante sur son soutien à "l’intégrité territoriale de l’Ukraine" lors de sa visite à Kiev. "Je parlais au nom du Saint-Siège, et le Saint-Père ne m'a pas encore corrigé sur ce que j'ai dit en son nom". "Je pense que la principale priorité du pape en ce moment est de se rendre en Ukraine, de rencontrer les autorités ukrainiennes, de rencontrer le peuple ukrainien et l'Église catholique ukrainienne", assure Mgr Gallagher, qui précise qu’un éventuel projet de visite pourra être étudié après le retour du voyage du Pape au Canada, en fonction de son état de santé.
2Non ! Le célibat des prêtres n’est pas responsable des abus
Répondant à l’article de The Economist publié lundi, Il Sussidiario fustige avec sarcasme l'hebdomadaire britannique, qui "n'épargne rien au clergé et à l'Église, donnant sa version ‘éclairée’" du problème en pointant du doigt le célibat des prêtres comme la cause de tous les maux. "Le concept - faux et falsifié - est toujours le même, estime le média italien : avec ces règles, l'Église perd le consensus et les vocations, donc les règles doivent être changées et ‘édulcorées’ pour répondre au monde". The Economist "ne saisit pas pleinement le ‘don’ - comme l'appelle le pape François - du célibat, se contentant de relever ses prétendus défauts au regard du drame de la pédophilie et de la pénurie de vocations", peut-on lire dans cet article. Pour Il Sussidiario, "il ne s'agit pas de dire que, sans le célibat, les problèmes de pédophilie seraient éliminés, mais bien d'un autre point de vue", celui exprimé par Benoît XVI – qui a justement levé le voile sur les crimes pédophiles. Celui-ci se concentre sur le rapport avec l'Eucharistie, c'est-à-dire avec le Christ : "De la célébration quotidienne de l'Eucharistie, qui implique un service permanent à Dieu, découle spontanément l'impossibilité d'un lien matrimonial".
3Curzio Malaparte, ouvrier de la dernière heure
Le site catholique espagnol Alfa & Omega consacre un article passionnant à l’écrivain italien Curzio Malaparte et sa conversion de la dernière heure. L’auteur de Kaputt et de Technique du coup d’État a longtemps été un soutien au fascisme de Mussolini jusqu’à ce qu’il fasse volte-face et passe au communisme. Homme extrême au service de la littérature plus que des grandes idéologies, il se serait finalement converti au crépuscule de sa vie. C’est ce que raconte le jésuite Virgilio Rotondi, qui affirme qu’il aurait demandé le baptême à une infirmière religieuse alors qu’il était hospitalisé et que son état s’était aggravé. Il se serait confessé puis aurait ensuite communié. Le jésuite affirme aussi qu’il aurait promis d’écrire une vie du Christ s’il survivait à l’épreuve, se serait finalement résolu à accepter sa souffrance puis aurait demandé un crucifix pour l’accompagner dans ses dernières heures. Cette conversion n’a pas fait l’unanimité et beaucoup y ont vu une tentative de l’Église catholique de "récupérer" l’écrivain. Mais l’auteur de l’article souligne que son attention particulière au Christ souffrant dans ses dernières heures touche une corde sensible de l’œuvre de Malaparte qui rend l’épisode crédible.