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Prêtre depuis 18 ans dans le diocèse de Versailles, le père François de Foucauld, 50 ans, s’est donné la mort dans la nuit du 30 juin au 1er juillet en forêt de Rambouillet. Alors que ses funérailles ont été célébrées le 8 juillet, Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles, est revenu ce lundi dans un entretien accordé à La Croix sur la mort du prêtre et les circonstances qui ont précédé ce drame. "Avant les funérailles, j’ai reçu les parents du père François. Nous avons longuement échangé sur la situation si douloureuse qu’ils vivent, mais aussi sur la foi et l’espérance qui les animent", indique-t-il en préambule. Il y redit également son respect face à "la colère" et "l’incompréhension" que le suicide du père François a provoquées.
Alors que certains proches du prêtre reprochent à sa hiérarchie, et notamment à l’évêque, de ne pas l’avoir soutenu (ce qui l’aurait conduit au suicide), Mgr Crepy donne sa version des faits sur les événements qui ont précédé la mort du père François. Sa gestion de la paroisse de Bois-d’Arcy où il était curé depuis 2014 a fait l’objet d’un audit au printemps 2021, que Mgr Crepy a par la suite dénoncé dans un courrier du 16 juin 2021. "Quand je suis arrivé dans le diocèse en avril 2021, j’ai découvert cet audit demandé par François. Pour garantir l’indépendance de ce travail, François a désigné un auditeur et le diocèse le second. Il s’agissait d’un audit indépendant : comme nouvel évêque, je me sentais donc très libre d’en accueillir ou non les conclusions", explique-t-il.
Un audit et deux médiations
Se rendant compte que le rapport final constituait un obstacle pour le père François, il a décidé de "lever l’obstacle" : "J’ai écrit aux seules personnes ayant eu confidentiellement connaissance des conclusions de l’audit – à savoir les membres du conseil épiscopal – que je ne faisais pas miens les propos rapportés par l’audit. Je leur ai également demandé de supprimer leurs copies de l’audit, afin que l’affaire soit définitivement résolue." Pour mémoire, Nicolas Jourdier, un ami du prêtre, a publié sur les réseaux sociaux peu après sa mort un message dans lequel il dénonçait cet audit qui portait des "accusations graves" et "sans aucune preuve" à l’égard du prêtre concernant sa gestion de la paroisse (et en aucun cas d’abus sexuels ou de mœurs).
Une autre médiation a lieu en mars 2022, le père François souhaitant que Mgr Crepy le réhabilite de nouveau "devant les personnes ayant eu connaissance du rapport d’audit de 2021, en redisant, plus fortement, combien je récusais les qualificatifs portés contre lui", détaille-t-il. "C’est ainsi que nous nous sommes mis d’accord sur un texte dont il a rédigé une grande partie et que je me suis engagé à remettre aux seules personnes ayant eu connaissance confidentiellement du rapport d’audit." Ce que Mgr Crepy a fait le 13 mai en distribuant une copie de l’accord au conseil épiscopal, en y ajoutant deux choses : il n’y aura plus aucune forme de procédure contentieuse, et cet accord reste strictement confidentiel.
Evidemment, comme tout parent ou tout responsable face à ce genre de drame, je m’interroge fortement.
Le 10 juin dernier, un mois avant le suicide du père François, Mgr Crepy indique avoir écrit au père François "pour que nous puissions envisager sa prochaine nomination en septembre". Un message resté sans réponse. "Evidemment, comme tout parent ou tout responsable face à ce genre de drame, je m’interroge fortement : qu’aurions-nous pu faire mieux ? Aurions-nous pu faire davantage ? Nous ne sommes pas infaillibles", s’interroge-t-il. "Mais je le dis à tous : avec nos limites mais aussi notre réel souci pour notre frère prêtre, nous avons essayé de faire de notre mieux pour ne jamais rompre le lien, pour proposer à François une mission, pour essayer de trouver des solutions. Et je porterai désormais pour toujours vis-à-vis de François le regret de ne pas y être parvenu."