1L’annulation historique de l’arrêt Roe vs Wade et la tentation du pouvoir
De nombreux observateurs ont averti que la décision prise vendredi par la Cour suprême des États-Unis d'annuler la décision Roe vs Wade pourrait "déclencher une série de luttes politiques acrimonieuses". À la lumière de ces tensions, le journaliste de Crux, John Allen, se sert de l'histoire pour réfléchir à "la tentation du pouvoir" qu'a connue l'Église dans le passé. Il cite l'histoire du bienheureux pape Pie IX, qui a été contraint à l'exil en 1848 dans la ville balnéaire de Gaeta, à environ 160 km de Rome. À cette époque, le Pape régnait sur une grande partie de l'Italie centrale en tant que chef des États pontificaux et a dû s'enfuir en raison de soulèvements à Rome, car la population était mécontente de son règne et de ses décisions militaires. Pendant son séjour à Gaeta, le pape Pie IX a émis une série de décrets de plus en plus réactionnaires. Finalement, les forces françaises de Napoléon III ont chassé les révolutionnaires de Rome et ont restauré le pouvoir de Pie IX. Il a continué à régner en tant que monarque séculier jusqu'à la prochaine chute de Rome en 1870, qui a marqué la fin des États pontificaux et le début d'un nouveau gouvernement italien unifié. Pie IX a refusé de reconnaître le gouvernement et les relations entre l'État italien et l'Église n’ont été résolues qu'une soixantaine d'années plus tard, avec les pactes du Latran de 1929. "La leçon à tirer, peut-être, est que si l'exercice du pouvoir séculier peut être tentant, [...] il expose également les papes à des risques énormes - et, par extension, l'Église qu'ils dirigent est également tenue en otage par la fortune", explique Allen. Bien que personne n'envisage le retour des États pontificaux, reconnaît Allen, il mentionne que les critiques "détectent des échos de cette vieille tentation de gouverner par décret plutôt que par persuasion dans les débats d'aujourd'hui, peut-être en particulier sur la question épineuse de savoir si les politiciens catholiques pro-choix devraient se voir refuser la communion".
2Au Liban, le débat sur le droit au mariage civil
Au Liban, le débat sourde sur la possibilité d’un mariage civil. Certains législateurs récemment élus ont levé la main en signe d'approbation lorsqu'on leur a demandé s'ils étaient favorables au mariage civil "facultatif" – provoquant la colère de ceux qui insistent pour que les mariages restent du ressort des autorités religieuses. Les jeunes couples mixtes de confession différentes, eux, cherchent de plus en plus à sortir du système de leurs religions pour se marier. Le mariage civil n’étant pas reconnu dans ce pays, il leur faut donc aller à Chypre pour un échange des consentements civils. Un acte de protestation que beaucoup tendent à poser : en effet, en termes de mariage, de divorce et de garde d'enfants, les groupes confessionnels libanais régissent légalement les affaires de leurs propres communautés. Des militants de droits civiques, cependant, accusent les tribunaux religieux de discriminer les femmes et affirment que sur ces questions familiales essentielles, les Libanais sont traités différemment selon leur appartenance religieuse.
3Les 400 ans de la Propaganda Fide
La Congrégation pour l’Évangélisation des peuples - que la nouvelle Constitution apostolique transforme en Dicastère pour l’évangélisation, en la fusionnant avec le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation - fête cette année son 400e anniversaire. C’est en effet le 6 janvier 1622 que le pape Grégoire XV avait fondé cet organe de coordination du Saint-Siège pour toutes les initiatives qui étaient menées dans les différents continents pour annoncer l’Évangile et structurer la présence de l’Église dans les territoires de mission. Le double objectif était de promouvoir la réunification des chrétiens et la diffusion de la foi catholique parmi les non-chrétiens, dans les territoires atteints par l’exploration et la découverte. Depuis quatre siècles, les activités des missionnaires continuent à être organisées depuis le palais situé sur la place d’Espagne. Propaganda Fide dispose d’un patrimoine immobilier qui lui permet de maintenir des universités, des activités humanitaires et des établissements de santé à travers le monde. Actuellement, il exerce sa juridiction sur 1117 circonscriptions ecclésiastiques au total, couvrant presque toute l’Asie, à l’exception des Philippines, toute l’Afrique sauf l’Égypte et la Tunisie, l’Alaska, les Antilles, et certains territoires des Balkans.
4De la constitution américaine à la devise olympique, neuf inspirations dominicaines célèbres
Un an après le 800e anniversaire de la mort de saint Dominique, Religion en libertad évoque neuf éléments au sein de la civilisation occidentale inspirés de l'un des ordres religieux les plus importants de l'histoire de l'Église : les Dominicains. À la devise de l’Ordre – “louer, bénir et prêcher” – le média ajoute "inventer" : le système politique américain, la devise des Jeux olympiques modernes (le dominicain français Louis Henri Didon, passionné par le sport, était ami de Pierre de Coubertin), le vêtement blanc des papes, le droit international moderne, la formation de l'un des premiers parlements d'Europe en Angleterre, les recherches sur le modèle de l'ADN tel que nous le connaissons aujourd'hui, le nom de la capitale Saint-Domingue, même la République dominicaine", ainsi que l’invention du chapelet, et du chemin de croix.
5Les Coréens fondent leurs espoirs sur le pape François pour la paix régionale
Ce n’est pas la première fois, mais un ministre sud-coréen a récemment salué la possibilité "d’une visite du pape François en Corée du Nord et son rôle de médiateur pour la paix dans la péninsule coréenne", rapporte UCA News. Ministre de l’Unification, Kwon Young-se a rendu visite à Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju le 21 juin dernier. Ce dernier lui a confirmé que le Pape était "impatient" de se rendre en Corée du Nord à partir du moment où il serait officiellement invité. Cette visite et ces conditions sont évoquées depuis 2018, quand Kim Jong-un avait transmis une invitation orale au Pape à visiter son pays par l’intermédiaire du président sud-coréen Moon Jae-in.