1Un consistoire de fin d'été, reflet de l'universalité de l'Église
Le directeur éditorial des médias du Vatican, Andrea Tornielli, revient sur le sens du consistoire annoncé dimanche 29 mai, qui portera le nombre de cardinaux électeurs à 132. L’organisation d’un tel événement à la fin de l’été peut surprendre, ainsi que son annonce avec près de trois mois d’avance, mais ce consistoire précèdera une rencontre des cardinaux organisée les lundi 29 et 30 août pour plancher sur la nouvelle Constitution apostolique sur la Curie romaine, Praedicate Evangelium, promulguée le 19 mars dernier, en la fête de saint Joseph, et qui entre en vigueur ce dimanche 5 juin, fête de la Pentecôte. Andrea Tornielli remarque par ailleurs que "la liste des nouveaux accédants à la pourpre cardinalice confirme la ligne suivie par François depuis le début de son pontificat". Un nouvelle fois, le Pape a choisi d’élever à la pourpre "des évêques en provenance du monde entier, favorisant les périphéries, laissant de côté des sièges qui étaient autrefois traditionnellement pourvus par des cardinaux".
2Le décès du cardinal Sodano marque un tournant pour la ”vieille garde” du Vatican
Le vaticaniste John Allen revient sur la mort à 94 ans du cardinal Angelo Sodano, ancien Secrétaire d’Etat de Jean Paul II et Benoît XVI puis doyen du Sacré-Collège jusqu’en 2019. Le puissant cardinal italien incarnait la "vieille garde" et avait conservé une forte influence au sein de la culture interne du Vatican. "Bien que Angelo Sodano ait été un point de référence important, ce serait une grave erreur de penser que sa mort signifie que la vieille garde est morte pour de bon", avertit le vaticaniste américain. Le passé est désormais incarné par le cardinal Re, 88 ans, qui a succédé en 2019 au cardinal Sodano comme doyen du Sacré-Collège. Une page importante de l’histoire du Vatican se tourne avec une certaine discrétion. La mort du cardinal Sodano n’a suscité qu’un télégramme relativement sobre du pape François, et les articles très factuels publiés sur Vatican News, le portail officiel des médias du Saint-Siège, ne présentaient pas la tonalité élogieuse souvent associée aux décès de cardinaux. Ce "titan de l’Église catholique durant plus de 50 ans" gardera une réputation écornée par sa compromission dans les scandales d’abus sexuels sur mineurs et son action controversée durant son service de nonce apostolique au Chili, sous la dictature de Pinochet.
3À Jérusalem, l’Ascension célébrée dans une mosquée
C’est une des choses étonnantes qui ne peuvent se passer qu’à Jérusalem. Chaque année, rapporte l’agence Fides, est célébrée la fête de l’Ascension dans une mosquée située au sommet du Mont de Oliviers. En réalité, il s’agissait auparavant d’une chapelle construite par les Croisés en 1152. Mais elle fut transformée en mosquée 50 ans plus tard par Saladin. Aujourd'hui, la chapelle fait toujours partie de la mosquée dite "de l'Ascension". L’ancien lieu de culte chrétien est ouvert aux visiteurs et aux pèlerins toute l'année et, le jour de la fête de l'Ascension, par concession spéciale de l'ancienne tradition, les franciscains de la Custodie de Terre sainte y célèbrent des messes auxquelles participent des groupes de chrétiens autochtones et des pèlerins.
4La guerre en Ukraine, occasion de mettre fin à la logique de la dissuasion nucléaire, selon Mgr Gallagher
Dans le conflit actuel en Europe, "la première victime de la guerre est la vérité", a estimé Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, intervenant le 27 mai à la conférence "La culture de la rencontre : impératif pour un monde divisé", organisée à la Villa Malta à Rome par la revue jésuite La Civiltà Cattolica et l'Université de Georgetown. Faisant observer que cette guerre était rendue encore plus dangereuse par l'existence des armes nucléaires, le ministre des Affaires étrangères du Vatican, a espéré qu'elle puisse être transformée en une occasion de mettre fin à la logique fondée sur la dissuasion nucléaire. Et d’appeler à "changer radicalement notre regard sur le monde", à "nous interroger sur le devenir de l'humanité", à "régénérer la démocratie" et à redonner "de la crédibilité à la politique". "Notre monde meurt d'égoïsme", a aussi déploré l’archevêque, parlant de la diplomatie "multilatérale" qu’emprunte le Saint-Siège comme voie d’une "coresponsabilité mondiale renouvelée".
5Pour les Canadiens autochtones, l'âge de François est un avantage : c'est un aîné
Pour The Tablet, la prochaine visite du pape François au Canada du 24 au 29 juillet peut être décrite comme "un vieil homme confronté à l'histoire de la nation". L’âge avancé du pape de 85 ans sera, au-delà des limites physiques, "un avantage" auprès des Canadiens autochtones qu’il vient visiter dans le cadre d’un processus de réconciliation – après la découverte des maltraitances qui leur ont été imposées dans les pensionnats catholiques. Le Pape sera d’autant plus écouté qu’il a un statut d'aîné. "Dans notre esprit et dans notre vision du monde, plus on vieillit, plus on devient précieux pour la communauté", explique le diacre Harry Lafond, ancien chef de la Première Nation de Muskeg Lake. "Votre âge vous aide à comprendre la vie sous un angle différent. Vous apportez cela aux générations qui vous suivent… cette voie de la sagesse sur la vie et le vécu", ajoute-t-il. Le chef de l’Église catholique visitera Edmonton (Alberta), Iqaluit (Nunavut) et Québec. Dans cette province francophone, la Nation métisse de l'Alberta souhaite qu’il se rende au Lac Sainte-Anne, lieu qui revêt une importance culturelle et spirituelle pour tous les peuples autochtones du pays.