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Dom Geoffroy Kemlin, un nouvel abbé pour Solesmes

Abbaye de Solesmes.

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Valdemar de Vaux - publié le 18/05/22
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Les moines de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes ont élu mardi 17 mai un nouvel abbé à la suite de la démission de dom Philippe Dupont qui l’était depuis 1992. Un moment important pour toute la congrégation de Solesmes. Explications.

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Après trente ans d’abbatiat, fatigué par la tâche et désireux de passer la main, dom Philippe Dupont, père abbé de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes (Sarthe) depuis 1992, a tiré sa révérence. Comme chaque année depuis qu’il a été élu, il a célébré en avril les célébrations liturgiques de la Semaine sainte à l’abbaye. Dirigeant la communauté d’une cinquantaine de moines bénédictins depuis presque trente ans et ayant fêté ses 75 ans en 2021, dom Dupont a décidé, aussitôt la résurrection proclamée, de renoncer à sa charge, le 19 avril dernier. 

Une fois approuvée par le Saint-Père, cette renonciation a ouvert la voie à l’élection de son successeur, laquelle a eu lieu mardi 17 mai à l’abbaye. Particularité de Solesmes, l’élection d’un nouvel abbé ne concerne pas seulement les moines profès (ceux qui ont fait profession solennelle), mais aussi les abbés des monastères qui dépendent d’elle, soit une trentaine, répartis dans une dizaine de pays (Sénégal, Lituanie, Angleterre…).

L’abbaye Saint-Pierre est en effet le siège de la congrégation bénédictine de Solesmes. L’ordre bénédictin, qui regroupe tous les moines qui vivent selon la Règle de saint Benoît, est en effet organisé en congrégations, c’est-à-dire en regroupement d’abbayes qui s’entraident et gardent un lien canonique. Refondée en 1837 par dom Guéranger, prêtre du diocèse du Mans, l’abbaye Saint-Pierre a été reconnue dès lors par le Saint-Siège comme héritière des bénédictins français disparus à la Révolution. Toutes les abbayes fondées ou refondées par Solesmes ou ses filles depuis lors, féminines ou masculines, constituent ladite congrégation. 

Dom Geoffroy Kemlin, nouvel abbé de Saint-Pierre, est ainsi à la fois père de sa communauté et garant de l’héritage bénédictin et de la coopération entre les abbayes de la congrégation qu’il préside, même si chaque maison reste autonome. Avant son élection, dom Kemlin était prieur de l’abbaye depuis six ans, assistant dom Philippe Dupont dans sa charge de père des moines. 

Élu dans la matinée, le nouveau père abbé a été confirmé par Rome dans la foulée. Le Saint-Siège, en effet, ne fait jamais obstacle au vote des moines, sauf cas extraordinaire ou vice de forme. Dom Geoffroy Kemlin, âgé de 43 ans, soit un peu plus jeune que dom Dupont en 1992, a été installé dans l’après-midi, entouré de toute la communauté et des abbés de la congrégation. Il attend désormais de recevoir prochainement la bénédiction abbatiale de l’évêque du Mans, Mgr Le Saux, lors d’une liturgie dont Solesmes a le secret. Depuis 1837, l’abbaye est réputée pour cela : la mise en valeur du chant grégorien et un grand attachement à la dignité des célébrations.

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