Le pape François a fustigé les catholiques qui « utilisent » la liturgie pour défendre « des idéologies qui divisent l’Église », en recevant les professeurs et les étudiants de l’Institut pontifical liturgique, le 7 mai 2022.
Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
Sans mentionner son motu proprio Traditionis custodes, limitant l’usage de la messe tridentine, le pape n’a pas mâché ses mots vis-à-vis des mouvements « qui renient le Concile Vatican II ». Depuis le palais apostolique du Vatican, l’évêque de Rome a souhaité que la vie liturgique conduise « à une plus grande unité ecclésiale, non pas à la division ». Improvisant largement pendant son discours, il a estimé que les divisions liturgiques avaient « l’odeur du diable ». « On ne peut pas rendre un culte à Dieu et en même temps faire de la liturgie un champ de bataille pour des questions qui ne sont pas essentielles, ou plutôt, des questions dépassées », a prévenu le chef de l’Église catholique.
Devant ces liturges qui fêtaient le 60e anniversaire de la fondation de leur institut, le pontife argentin a visé les « mentalités fermées » qui « cherchent un peu à revenir en arrière », remettant en question « le Concile, l’autorité des évêques… pour conserver la tradition ». Ceux-là « utilisent les modèles liturgiques pour défendre leur point de vue », a déploré le pape qui a aussi pointé du doigt « le formalisme liturgique » de ces mouvements. Le formalisme réduit la célébration à « une récitation, une chose sans vie, sans joie », a-t-il souligné en rappelant que la liturgie n’était pas « un métier » ni « une question de rite », mais « le mystère du Christ ».
« Il est vrai que toute réforme crée des résistances », a encore glissé le pontife, en énumérant les oppositions à l’aggiornamento de ces dernières décennies : « Je me souviens, j’étais jeune, quand Pie XII a initié la première réforme liturgique : droit de boire de l’eau avant la communion, jeûne d’une heure… “Mais cela va à l’encontre de la sacralité de l’Eucharistie !”, on déchirait ses vêtements. Puis, la messe de la veille au soir : “Mais comment est-ce possible, la messe c’est le matin !”. Puis, la réforme du Triduum pascal : “Mais comment, le Seigneur doit ressusciter le samedi, maintenant ils le reportent au dimanche, au samedi soir, le dimanche ils ne sonnent pas les cloches… Et que deviennent les 12 prophéties ?”. »