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Ne nous laissons pas dicter nos désirs !

Obraz przerażonej kobiety zakrywającej oczy na białym tle
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Jean-Michel Castaing - publié le 03/05/22
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Comment se libérer des diktats du marché qui tentent de capter nos désirs avec des mécanismes dont nous n’avons pas toujours conscience ? En utilisant notre discernement. Seul le Christ nous conduit sur le chemin de la liberté.

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Nous sommes souvent moins libres que nous ne pensons. Généralement, nous croyons l’être parce que nous sommes en capacité de satisfaire nos désirs sans nous rendre compte qu’ils nous sont dictés par des forces qui nous dépassent et nous aliènent en nous asservissant à leurs diktats inconscients. René Girard a mis magistralement en lumière le processus du désir mimétique par lequel je désire ce que l’autre désire, si bien que ma volonté se trouve entre les mains d’un autre ! Et ce processus est si universel qu’il en devient comme transparent, de telle sorte que nous n’en avons pas toujours conscience. 

Le démon, un expert en manipulation des désirs

Le démon est un expert en la matière. Pour tenter Adam et Ève au jardin d’Eden, il leur suggère perfidement que Dieu a le même désir qu’eux : s’approprier l’arbre du bien et du mal. En effet, c’est d’après les insinuations du Malin qu’Ève remarque subitement que le fruit "défendu" est désirable (Gn 3,6) ! Avant que le diable ne lui eût adressé la parole, elle n’avait appréhendé cet arbre que comme un simple interdit. Mais dès lors que le démon leur eût suggéré à tous les deux que Dieu désirait le garder jalousement pour Lui, aussitôt l’arbre devint désirable aux yeux d’Ève ! Prêtant une oreille trop complaisante au démon, l’homme fit aussitôt sien le (faux) désir d’accaparement de Dieu et n’eut de cesse de convoiter le fruit de l’arbre avant de finir par le goûter ! C’est ainsi que l’homme chuta pour avoir calqué son désir sur celui d’un autre — en l’occurrence le désir supposé du Créateur ! Tel est le mécanisme mimétique que Satan actionna à l’origine afin de faire chuter nos ancêtres. Depuis, le diable ne s’est pas arrêté en si bon chemin et ne s’est pas privé d’utiliser tout au long de l’histoire cette vieille recette si efficace pour maintenir les hommes dans une concurrence forcenée les uns avec les autres.  

En effet, cette aliénation du désir non seulement nous dicte notre volonté mais de plus nous fait entrer en conflit avec celles et ceux qui convoitent les mêmes biens que nous. Une grande partie de la science économique est d’ailleurs bâtie sur cette dépossession mimétique de nos affections. Les stratégies marketing parient sur cette prévisibilité de nos penchants afin de les manipuler en nous fournissant des modèles prescripteurs, par exemple avec la publicité. Si bien que l’homme-consommateur est tenté de se comparer à son semblable : un tel a pu acquérir le même bien que lui, tandis que tel autre n’a pu y parvenir. Or, cette inégalité devant le même objet de désir est source de conflit. Lorsque tout le monde désire le même produit, il y a forcément embouteillage à l’horizon et les plus mal servis gardent rancune aux plus chanceux ! Il était à prévoir que Satan, le Grand Diviseur, ne laisserait pas passer une telle opportunité de faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire de nous dresser les uns contre les autres tout en nous livrant entre les mains des idoles concurrentes du vrai Dieu. 

L’identification du Bien évangélique nous rendra libres en faisant porter notre volonté vers la véritable source de la félicité, à savoir la Trinité.

Face à cette situation, la réaction du chrétien s’opère en trois temps. D’abord, il doit se demander si son désir est vraiment libre ou bien s’il n’est pas victime de persuasions venues de l’extérieur. Ensuite, il est tenu d’approfondir sa connaissance du Christ afin de choisir le vrai Bien. Face aux idoles qui le sollicitent, la vérité du Christ n’est pas une option facultative. Le christianisme ne se réduit pas à des sentiments mais fait appel également à notre discernement. Car le meilleur moyen d’éviter d’être happé par le mécanisme mimétique de manipulation du désir consiste à identifier l’objet bon sur lequel le nôtre doit porter. Or, pour un chrétien, le vrai Bien est le Christ et sa doctrine. Lui seul nous conduira sur le chemin de la liberté. À cet égard, dans la Bible, le péché est assimilé à la mauvaise cible que vise notre volonté. Pécher, c’est courir dans la mauvaise direction ! Et souvent cette mauvaise direction s’incarne dans le désir qui m’a été dicté par ce que les autres désiraient. Voilà pourquoi le Christ dit que le péché nous rend esclaves. À rebours de cet asservissement, l’identification du Bien évangélique nous rendra libres en faisant porter notre volonté vers la véritable source de la félicité, à savoir la Trinité.

Enfin, troisième étape dans le processus de lutte contre le maléfice du mimétisme conduisant au péché et à l’idolâtrie : après avoir posé le bon diagnostic au sujet de notre aliénation et identifié le vrai Bien, il nous reste encore à demander à Dieu la force de nous extirper de la force gravitationnelle du conformisme. En effet, Satan est expert dans l’art de nous effrayer lorsque nous essayons de marcher à contre-courant en suivant la voie étroite du Christ (Mt 7,13). Voilà les trois conditions pour échapper au maléfice de l’aliénation de nos désirs.

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