1Une foi persistante chez les autochtones au Canada
En juillet, le pape François pourrait se rendre au Canada pour s’excuser une nouvelle fois auprès des autochtones, après de premières excuses présentées à Rome le mois dernier. Sur place, note le média canadien La Presse, François pourrait rencontrer nombre de membres des communautés indigènes croyants. Malgré les nombreux griefs qui persistent contre l’institution catholique canadienne chez ces peuples – notamment concernant les anciens pensionnats – nombre d’entre eux sont encore aujourd’hui catholiques. Une membre de la communauté Métis de l’Ontario explique que cette permanence est liée au respect des anciens, un élément central dans toutes les sociétés autochtones. Or, les grands-parents autochtones sont souvent catholiques et transmettent, en plus des traditions pluriséculaires des diverses "nations" canadiennes, leur foi dans le Christ. De plus, de nombreux ponts existent entre les sagesses autochtones et le catholicisme, note le journaliste Mathieu Perreault, qui a interrogé plusieurs catholiques inuits, métis ou "indiens" qui n’hésitent pas à mélanger la "sauge" ancestrale et l’encens.
2"Ce que les Russes font en Ukraine, la Chine pourrait nous le faire", prévient un évêque philippin.
À quelques jours de l'élection présidentielle aux Philippines, Mgr Broderick Pabillo, ancien administrateur apostolique du diocèse de Manille et vicaire apostolique de Taytay, sur l'île de Palawan, se prononce sur les enjeux auxquels devra faire face le prochain gouvernement du pays. Alors que les droits de l’homme sont de plus en plus perçus comme un "fardeau pour le développement des progrès gouvernementaux" et que l’économie recule, le prélat philippin invite les catholiques à choisir le meilleur candidat. D’autant plus que l’offensive russe en Ukraine inquiète : "Si nous laissons les Russes agir en toute impunité, les Chinois se sentiront encouragés à faire de même chez nous ou à Taïwan". Face à ce danger, Mgr Pabillo se joint à la "condamnation de l’invasion russe" et dénonce le "contrôle des esprits" par les médias pratiqué par Poutine et Xi Jinping.
3Un maire ukrainien se confie au Pape après sa détention par les russes
Enlevé par l’armée russe pendant près d’une semaine, Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, était à Rome pour témoigner de la situation dramatique dans laquelle se trouve aujourd’hui sa ville, mais aussi des conditions inhumaines qu’il a enduré pendant sa captivité avant qu’il ne soit libéré lors d’un échange d’otages. Pendant son séjour romain, le responsable ukrainien a pu rencontrer le pape François et échanger avec lui avant la Vigile pascale. Il lui a demandé d’intercéder auprès de Vladimir Poutine pour qu’il garantisse des couloirs humanitaires à Marioupol. Il a aussi renouvelé l’invitation du gouvernement au pontife à se rendre en Ukraine, estimant qu’il pourrait peut-être "arrêter cette guerre". Deux jours plus tard, un autre officiel ukrainien, le major Serhiy Volyna – un marine de l’armée major ukrainien présent à Marioupol – a demandé de l’aide au pape François pour sauver les femmes, enfants et blessés qui sont encore sur place.
4Vendredi saint : François a opté pour un geste prophétique comme stratégie géopolitique
Le pari du pape François de maintenir la formule du Chemin de Croix du Colisée a-t-il été payant ? L’avenir le dira. Malgré la bronca suscitée autour de la treizième station de la Via Crucis et le boycott de chaînes de télévision en Ukraine qui n’ont pas retransmis l’événement, le Vatican a fait le choix de laisser une femme ukrainienne et une femme russe porter ensemble la Croix. Le vaticaniste John Allen souligne que, dans cette histoire, le pape François n'a pas voulu se montrer indifférent aux réalités de l'invasion russe et n'est donc pas naïf. Toutefois, il a choisi de placer dès à présent au centre de sa stratégie diplomatique l'espérance d’une réconciliation entre les deux pays.
5L'Église allemande répond aux accusations de schisme
Mgr Georg Bätzing, président de la conférence épiscopale allemande, a répondu le 14 avril à la lettre signée par plus de 70 évêques – principalement américains et africains - avertissant que la voie synodale du pays pourrait conduire à un schisme dans l'Église catholique. "La voie synodale est notre tentative en Allemagne de faire face aux causes systémiques des abus et de leur dissimulation qui ont causé des souffrances indicibles à tant de personnes dans et à travers l'Église", a écrit l'évêque allemand à Mgr Samuel Aquila, archevêque de Denver. Pour lui, le synode est le moyen de rendre "à nouveau possible une proclamation crédible de la Bonne Nouvelle. Qualifiant les "accusations" formulées dans la lettre de "surprenantes", il a certifié que le chemin synodal ne sapait pas l'autorité de l'Église, y compris celle du pape François qui a appelé, selon lui, à trouver une "réponse audacieuse à la situation actuelle".