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Son discours sur les thèmes de l’éducation et de la démocratie était prêt à être prononcé, mais après la lecture publique d’une lettre du directeur de l’Université catholique d’Ukraine retenu dans son pays, le pontife s’est laissé émouvoir. « À présent la guerre s’est rapprochée, elle est pratiquement chez nous », a-t-il réagi en recevant ce 18 mars les participants à un congrès de la Fondation vaticane Gravissimum Educationis, le 18 mars 2022.
« Cela nous fait penser à la sauvagerie de la nature humaine, jusqu’où nous sommes capables (d’aller). Assassins de nos frères », a poursuivi le pontife qui parlait à mots lents, d’une voix enrouée. Il a évoqué amèrement « tous les soldats envoyés au front, très jeunes… les pauvres soldats russes », les « nombreux et jeunes soldats ukrainiens » et les habitants de l’Ukraine. « Cela se passe près de nous. […] La guerre n’est pas loin », a répété l’évêque de Rome, mentionnant les enfants blessés par les bombardements accueillis à l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù dans la Ville éternelle.
« Qu’est-ce que je fais moi ? »
« Qu’est-ce que je fais moi ? » a questionné le chef de l’Église catholique. « Est-ce que je prie, je jeûne, je fais pénitence, ou est-ce que je vis de façon insouciante ? » Il a alors incité à « ne pas détourner le regard » car « le chrétien qui s’habitue à détourner le regard devient lentement un païen travesti en chrétien ». « Une guerre est toujours, toujours la défaite de l’humanité », a aussi affirmé le pape François. « Nous sommes mis en échec » et « responsables », a-t-il ajouté en s’adressant plus particulièrement aux éducateurs participant à l’audience. Et le pontife d’insister : « Il n’existe pas de guerres justes, cela n’existe pas. »
Reprenant ensuite son discours écrit, le pontife a pointé du doigt deux « dégénérations » qui menacent la démocratie : le totalitarisme et le sécularisme radical. Ce dernier, a-t-il expliqué, affaiblit l’esprit démocratique de façon « subtile et sournoise » en éliminant la dimension transcendante. Il a également critiqué la laïcité qui se transforme en « laïcisme » et le sens de l’autorité qui devient « une dictature ». Le pape a demandé aux éducateurs d’enseigner aux jeunes que le bien commun « ne peut pas être défendu par la force militaire ».