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C’est fait : à compter du 14 mars, les masques ne sont plus obligatoires et le pass vaccinal n’est plus exigé. La politique et l’administration, qui ont un temps tenté de nous faire croire qu’elles étaient soumises aux réalités épidémiologiques, ont repris leur autonomie. Que le taux d’incidence du coronavirus soit aujourd’hui quatre fois supérieur à ce qu’il était au plus fort de la première vague, voilà qui n’impressionne personne. Le fait qu’on ne meurt pas moins du coronavirus en mars 2022 en France qu’on n’en mourrait en mars 2020, quand le pouvoir en place avait sabordé la vie sociale et économique du pays, voilà qui ne fait pas débat. Nous étions entrés en crise sanitaire par décret. Nous en sortons par décret.
La saison du bon sens
Chacun semble avoir intégré le fait que le risque zéro n’existe pas. La vie, c’est le risque. Les décrets changent, la vie demeure. On nous annonçait une génération d’hypocondriaques : le gouvernement a engendré une génération de sceptiques. La parole officielle est devenue suspecte, la parole médicale est devenue inaudible, les experts sont tombés de leur piédestal. Le coronavirus avait sa logique et sa trajectoire, la politique en avait une autre. Les deux mondes se sont officiellement séparés à l’approche des échéances présidentielles.
Le printemps est le temps du carême, de la résurrection et du mois de Marie : rien ne vaut en dehors de ce programme.
En 2020, un taux d’incidence de 50 cas de Covid pour 100.000 habitants avait conduit à reporter les élections. Aujourd’hui, un taux d’incidence près de dix fois plus élevé ne conduit à rien de tel. Et les fameux masques, d’abord déclarés inutiles, puis devenus obligatoires, ne sont plus un sujet de débat. On s’en passera, c’est tout. Ne boudons pas notre plaisir. Le printemps est la saison du bon sens. Et la météorologie, dans ce paradis fragile qu’est la France, est doublement encourageante, parce que le printemps arrive et parce que la dictature sanitaire s’éloigne.
Les visages des paroissiens
Il existe un plaisir unique à arriver au bureau quand le jour est déjà levé. Les jours qui allongent nous parlent des années qui raccourcissent et nous invitent à en goûter d’urgence la saveur. Les ans passent de plus en plus vite, mais les jours continuent de paresser au rythme du soleil, comme autrefois. Le printemps est le temps du carême, de la résurrection et du mois de Marie : rien ne vaut en dehors de ce programme. Le printemps est le moment où l’on se prend à désirer ne vivre qu’au rythme de la nature et de la liturgie. À la messe, nous allons de nouveau apercevoir les visages des paroissiens. Heureuse issue, car le christianisme est la religion des visages.