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Les relations d’emprise sont difficilement détectables à l’âge adulte. Que dire a fortiori de celles qui se mettent en place entre adolescents, entre jeunes ? Que faire lorsqu’on perçoit chez un adolescent une tendance à prendre l’ascendant sur un autre, sur un groupe ? Que faire lorsqu’il nous semble que notre enfant est sous influence ? Quels en sont les signes ? Une amitié forte et exclusive est-elle toujours synonyme d’emprise ?
L’âge de l’exclusivité
L’adolescence est l’âge de la découverte des grandes amitiés. Cette découverte va souvent de pair avec une forte exclusivité, votre enfant ne vous parle plus que de Machine ou de Bidule. Dans le meilleur des cas : attendez-vous à ce que ses nouveaux amis évoluent dans un monde secret interdit d’accès aux plus de 14 ans… Exclusivité ne veut pas dire emprise, en revanche, la liberté est une donnée encore bien fragile à cet âge : évitons à nos enfants de se défaire par amitié de tout esprit critique, de toute autonomie propre.
Les rapprochements comme les ruptures souffrent assez peu les compromis...
En effet, les années qui suivent la puberté sont intenses. Les relations amicales sont vécues avec intensité : les rapprochements comme les ruptures souffrent assez peu les compromis, on s’adore ou on se déteste, on se soutient indéfectiblement, on fait front contre les adultes. On a toutes les audaces pour protéger un ami, et très souvent le cœur sur la main dès qu’il s’agit de l’aider. On peut alors passer sous la coupe d’un ami par générosité : on ne le laisserait tomber pour rien au monde.
Le critère de la tristesse
Cependant un signe très évident permet de distinguer une amitié forte d’un mécanisme d’emprise : la tristesse. Par exemple, observez les retours de week-end, ou de soirée. Lorsqu’on a passé des moments forts, partagé des heures où on a ri, où on s’est soutenu, où on a vibré aux mêmes émotions, avec d’autres avec qui on s’entend bien, on en revient ressourcé, plein d’énergie, même si on a des heures de sommeil à rattraper, et même si une nostalgie de ces moments heureux teinte le retour au quotidien familial. En revanche, celui ou celle qui s’est fait mettre le grappin dessus, qui est utilisé comme faire-valoir d’un garçon populaire, comme déversoir à états d’âme d’une fille autocentrée, revient immanquablement à la maison avec un découragement diffus. Passé le premier enthousiasme de la découverte d’une personnalité qui a pu faire forte impression, le jeune se met à sentir obscurément que quelque chose ne va pas, que la réciprocité n’est pas de mise, il en vient à douter de sa propre valeur.
Voilà donc un critère net à transmettre aux plus jeunes : si la relation est triste, l’amitié est illusoire.