Cette tradition s’est transmise tout au long de l’histoire dans l’Église. Le pape François, dans une homélie du 18 septembre 2017 va même plus loin : "C’est un péché à présenter en confession de ne pas prier pour les gouvernants" ! Il commentait l’épisode, chez saint Luc, du centurion qui remet son autorité au Christ en lui demandant la guérison d’un esclave de sa maison (cf. Lc 7, 1-11). Si la prière pour les chefs d’État est si importante, c’est parce qu’ils ont la responsabilité importante de rechercher le bien commun dans leurs décisions. C’est aussi parce qu’ils sont plus exposés à la tentation de se croire source de leur autorité, qui leur vient pourtant de Dieu.
Dieu, maître de l’histoire
Confier au Seigneur nos hommes politiques est aussi pour celui qui prie un moyen efficace de se souvenir que Dieu est le maître de l’histoire. Certes, les dirigeants ne sont pas toujours très fidèles à l’Évangile – et nous non plus d’ailleurs – mais ils sont, malgré tout, les instruments que le Créateur a choisis pour manifester son dessein bienveillant. Le peuple Hébreu l’a compris quand, dans le livre d’Isaïe, il attribue à Cyrus, fondateur de l’empire perse, pourtant païen, le rôle de libérateur. Au-delà de la personne-même du prince, le prophète comprend que la fin de l’Exil à Babylone est d’abord l’acte du Père qui guide ses enfants et ne les abandonne jamais.
À l’approche des élections, alors que les débats vont devenir plus virulents, alors que peu de candidats peut-être nous satisfont, alors que nous pouvons être tentés par la désillusion et le découragement, osons prier le Seigneur. Confions-lui chacun des candidats : qu’ils soient de bons instruments de l’avènement du royaume de Dieu. Faisons-le à l’intercession de saint Thomas More qui paya de sa vie son engagement pour la justice et la vérité, et que Jean Paul II a proclamé patron des hommes politiques. Que notre futur président et nos prochains députés soient – et nous aussi – toujours plus saints !