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Couple : Vendredi saint, le jour idéal pour renouveler sa promesse de fidélité

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Paul Habsburg - publié le 10/04/20 - mis à jour le 12/04/22
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La Semaine sainte est un rendez-vous incontournable pour tous les couples mariés ! Pourquoi ? Parce que dans le projet de Dieu, ils ont une mission spéciale : réinstaller le vrai amour dans le monde. Feuille de route du Vendredi saint pour rebooster votre mariage.

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Avant la naissance de son quatrième enfant, une maman allemande me disait un jour : « Si je ne peux pas éviter la douleur, je l’accepte facilement car c’est une bonne douleur… ». Nous avons tous fait l’expérience d’une bonne douleur. Tout effort qui est fait avec amour, implique finalement une certaine mesure de douleur, une bonne douleur. Plus l’amour est grand, plus la douleur est acceptée.

Si nous ouvrons la Bible à la page du Vendredi saint, nous trouvons un Jésus serviteur fidèle et innocent. Il souffre et donne sa vie à notre place. Pour pouvoir comprendre pourquoi Jésus fait cela pour nous, il est important de préciser que la clé de lecture, ici, ce n’est pas la douleur, mais l’amour. La passion et la mort de Jésus nous sauvent, non pas parce qu’il souffre, mais parce qu’il aime. Pour Lui, la souffrance est uniquement une circonstance, l’occasion d’un amour plus grand.

«Les couples sont appelés à aimer comme Jésus aime, pour rendre présent sur terre l’amour de Dieu qui sauve, qui guérit et qui apporte la paix.»

La plus grande histoire d’amour jamais racontée, c’est l’histoire du Salut, de cette contre-réforme de Dieu, pour réinstaller l’amour du ciel sur la terre. Les couples y jouent un rôle décisif. En effet, avec les prêtres, les consacrés et les religieux, ils sont eux aussi consacrés à apprendre et à pratiquer l’amour vrai. Ils sont appelés à aimer comme Jésus aime, pour rendre ainsi présent sur terre l’amour de Dieu qui sauve, qui guérit et qui apporte la paix. Pour cela, contempler Jésus est fondamental. Il nous révèle ce qu’est l’homme. Il nous montre comment on aime en vérité. Il nous apprend comment être vraiment humain. Les Jours saints nous offrent une perspective privilégiée, celle de voir en Jésus certaines facettes de l’amour vrai. Pour les vivre avec Lui - même en Lui - et pour en retirer la grâce d’aimer d’une façon similaire.

«Le thème de la douleur et de la croix est particulièrement important pour les mariés. Toute vie de couple n’entre-t-elle pas inévitablement en terrain douloureux, à certains moments ?»

De tous les jours de la Semaine sainte, le Vendredi Saint est le plus douloureux. Voir Jésus crucifié devant sa propre mère, c’est toujours difficile. Sur le plan purement rationnel, c’est même inacceptable. Mais si nous regardons le Vendredi Saint sous l’angle de l’amour, comme l’accomplissement d’un plus grand amour, alors il peut devenir pour les couples un moment de vrai renouvellement de leur promesse d’amour, de leur consécration à l’amour !

Le thème de la douleur et de la croix est particulièrement important pour les mariés. Toute vie de couple n’entre-t-elle pas inévitablement en terrain douloureux, à certains moments ? Parce que l’amour vrai est toujours une forme de don de soi, il implique par conséquent un choix, et les renoncements que ce choix entraîne. Contemplons donc quelques moments de cette grande et sainte journée, pour finalement nous arrêter sur le Calvaire, et contempler Jésus.

Même dans la plus belle relation à deux, il y aura de la frustration, de l’injustice et de l’incompréhension. Parfois, sans le vouloir (oui, sans le vouloir !), on va faire souffrir l’autre.

Vendredi Saint est le jour de la condamnation, le jour de la sentence à mort. Jésus est accusé innocemment. Il est flagellé sans avoir commis de fautes. Il est couronné d’épines, lui qui était vraiment un roi. Il porte une croix qui n’est pas la sienne, mais plutôt la nôtre. Et en tout cela, « comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvrait pas la bouche » (Isaïe 53,7). Il ne se défend pas, parce qu’il met sa défense et sa confiance dans les mains du Père. Pourquoi ? Parce qu’au milieu de l’injustice, Jésus n’arrête pas d’aimer. Il croit toujours que dans l’autre il y a quelque chose de beau et d’aimable, quelque chose qui mérite d’être aimé. Et au lieu de penser à lui-même, il pense comment pouvoir sauver ses bourreaux. Depuis sa croix, il intercèdera même pour eux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23,34).

En sa Passion, le Christ enseigne aux couples comment mieux aimer. Il leur révèle que les lieux de douleur sont les occasions d’un plus grand amour. Ceci est important : même dans la plus belle relation à deux, il y aura de la frustration, de l’injustice et de l’incompréhension. Parfois, sans le vouloir (oui, sans le vouloir !), on va faire souffrir l’autre. Nous serons toujours limités, au moins dans la capacité de nous donner à l’autre, ce qui est déjà une cause de douleur dans notre âme.

«L’amour vrai accueille sans condition. Pendant la dernière cène, Jésus avait dit : « Ceci est mon corps », exactement comme les couples le disent  devant l’autel.»

Arrêtons-nous maintenant devant la Croix et posons un regard de foi sur Jésus crucifié. Il a tout risqué pour nous, car l’amour risque tout pour l’aimé. Il est arrivé au sommet de sa mission et il a pris la place du coupable, lui, le seul non-coupable. Car l’amour vrai assume ce que l’aimé ne peut pas porter. L’amour vrai veut que l’autre soit pardonné et libéré. L’amour vrai prend la dernière place. Jésus ne peut plus bouger, car ses mains et ses pieds sont cloués sur une croix. Il se laisse faire et il choisit cette condition, car l’amour veut rester cloué, disponible à jamais pour l’autre. Ses bras et ses mains sont ouverts, son cœur est percé, son corps flagellé et meurtri est couvert de blessures qui sont autant d’ouvertures… afin que même le dernier des pécheurs puisse toujours se sentir accueilli.

Car l’amour ne ferme jamais la porte à l’aimé : l’amour s’ouvre à l’autre. L’amour vrai accueille sans condition. Pendant la dernière cène, Jésus avait dit : « ceci est mon corps », exactement comme les couples le disent  devant l’autel. Maintenant il tient sa promesse en donnant son corps. Non pas comme cela lui convient, mais comme nous en avons besoin, jusqu’à la dernière goutte de son sang. Car l’amour vrai va jusqu’au bout, il donne tout, à la mesure de ce dont l’autre a besoin.

«Goûtez le bonheur du Christ de pouvoir vous offrir un cœur et des bras toujours ouverts, pour vous accueillir pleinement. »

Pour que votre amour de couple puisse être touché par cet amour sponsal de Jésus, je vous invite à entrer dans le cœur de Jésus pour sentir avec lui ce qu’il a senti. Pour que votre amour de couple soit transformé par lui : Son Amour va guérir votre amour ! Essayez donc de percevoir la joie profonde de Jésus de pouvoir prendre la place du coupable - votre place - pour que vous soyez considérés innocents. Laissez-vous toucher par son immense joie d’être toujours là, cloué sur une croix. Goûtez son bonheur de pouvoir vous offrir un cœur et des bras toujours ouverts, pour vous accueillir pleinement. Et, à l’intérieur de lui, percevez sa joie de pouvoir donner sa vie, pour que vous ayez la vie éternelle avec Lui.

Qui contemple Jésus crucifié, qui médite cette scène depuis l’intérieur du cœur de Jésus, fera une expérience telle que son propre cœur ne pourra pas y rester insensible. À son tour, il y trouvera la force pour commencer à prendre la dernière place dans son couple. Mieux qu’avant, il pourra mieux garder le cœur et les bras ouverts pour son conjoint, quoi qu’il arrive.

Dans ce sens, et ensemble avec votre Sauveur, j’aimerais vous inviter à renouveler en couple votre promesse de fidélité et votre consécration à l’amour vrai que Jésus est venu installer sur terre. En ce Vendredi saint, mettez-vous devant une Croix, tenez-vous par la main et sentez la Vierge Marie derrière vous, au moment où vous prononcez cette parole : « Seigneur, nous te consacrons à nouveau notre amour de couple. Apprends-nous à aimer comme tu as aimé ! ».

Bonne contemplation !

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