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Père Elijah à Jérusalem : une guerre sans merci contre le Mal

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Jacqueline Picoche - publié le 02/07/16
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L’Apocalypse est proche… soyez prêts !Tout a une fin. Tous les hommes sont mortels, même le P. Elijah auquel M. O’brien donne vie depuis son premier roman Father Elijah : An Apocalypse, paru aux États-Unis en 1996 et édité en traduction française par Salvator en 2008. Les fans de Mickaël O’Brien fouilleront leur bibliothèque pour en ressortir cette grande biographie de David Schäfer, un juif rescapé de la Shoah, converti au catholicisme, entré, au terme de maintes aventures et d’un extraordinaire cheminement spirituel,  dans l’ordre du Carmel, où il prend comme nom de religion, celui du prophète Élie. Ils en tireront  aussi le roman intitulé La librairie Sophia, publié deux ans après, qui nous fait connaître les origines, la formation et surtout l’adolescence de ce David-Élie. Ils constateront qu’au bout de dix-neuf ans (1996-2015) le premier chapitre du livre de 2015 renoue exactement avec le dernier chapitre de celui de 1996. Pour la seconde fois le Pape, qui a sacré évêque le Père Élijah, l’envoie avec la mission d’affronter le Président du monde, figure de l’Antichrist.

Tome 2 : l’arrivée à Jérusalem

D’Éphèse, où il est réfugié, Il doit se rendre à pied à Jérusalem pour essayer de le rencontrer. Il doit être accompagné du plus humble d’entre ses frères, mais favorisé de visions, Énoch, surnommé “frère âne”. “Ainsi, Énoch et Élijah descendirent-ils dans la ville, tandis qu’au-dessus d’eux un Airbus virait sur l’aile et amorçait sa descente sur l’aéroport à côté de la mer”. Comme il est dit, dans l’Apocalypse (X, 10-11 )… “Ce sont les deux oliviers et les deux lampadaires dressés devant le seigneur de la terre…” (fin du roman de 1996) Et on enchaine avec le début du roman de 2015 : Avant le lever du soleil, un beau matin de septembre, deux hommes s’éveillèrent sur le sommet d’une colline surplombant Jérusalem.

Père Elijah, le disciple de Mickaël O’Brien

À vrai dire, David Schäfer aurait pu devenir ce “Président du monde” qu’il est chargé de combattre. Après la guerre, il est en Israël, veuf de sa bien-aimée tuée dans un attentat, avocat talentueux promis à une carrière politique brillante. Il est sûr de remporter une élection importante. Mais voilà que lui est rappelé à temps le souvenir du libraire catholique polonais, Pawel Tarnowski, qui s’est sacrifié pour lui et est mort à Auschwitz à sa place. Il prend soudain horreur du pouvoir qu’ont fait les Hitler et les Staline. Non, il ne se présentera pas à cette élection ! Il est mûr pour devenir l’humble Père Elijah, celui que le Pape envoie tenter de convertir ce “Maître du monde” qu’il n’a pas voulu devenir.

La réconciliation au coeur du roman

Pour le présent roman, le terme de “thriller” ne semble pas vraiment approprié. Le lecteur se doute bien que l’accès au Président bien gardé sera difficile et dangereux, et il n’est pas vraiment surpris par la mort des deux protagonistes. L’action, en réalité fort simple, se déroule pendant les quelques jours du voyage du Président au Proche Orient, qui doit se terminer par une grande cérémonie de réconciliation de toutes les religions mises sur un pied d’égalité. Il a réussi à obtenir la paix dans cette région du monde naguère si divisée et jouit d’une immense popularité. En attendant le jour J, les deux frères sont accueillis, à Jérusalem même, par un médecin chrétien, palestinien converti de l’islam, qui leur procure un appartement, puis, en pleine campagne, dans une ferme qui héberge la “communauté  de la réconciliation” où sous l’autorité catholique et bienveillante de Katherine, des “blessés de la vie” de toutes origines vivent en paix. L’essentiel du roman est fait de rencontres de différents personnages plus extraordinaire les uns que les autres, avec un aperçu de leur biographie et de la manière dont ils ont répondu ou non à la grâce de Dieu. Une certaine Carine, riche héritière  aventureuse, qui finira dans la paix de la Communauté de la Réconciliation, a connu, adolescent, celui qui est devenu le Président et peut, témoigner de sa profonde perversité. On découvre que parfois, comme à un autre Padre Pio, il est donné au vieux moine qu’est maintenant le Père Elijah, de lire dans les cœurs, de dévoiler à un pécheur endurci sa face cachée, de démasquer une fausse prophétesse qui s’est introduite dans la communauté. C’est que, pense Elijah comme M. O’Brien, nous sommes “près de la fin”, dans un temps d’Apocalypse où Satan est déchainé, où la foi semble disparaître, et où les faux prophètes sont légion.

Une leçon spirituelle, celle de l’Apocalypse

Son récit est à la fois parfaitement naturel avec une multitude de détails réalistes, très contemporains et très simples, et profondément surnaturel avec la présence sensible, parfois de Satan, ou des anges, l’intervention à point nommé de la providence, l’efficacité de la prière et des sacrements. Dans un monde étouffant, vivent des gens qui ne sont pas “du monde” et dont la présence est éminemment libératrice et pacifiante. C’est un roman, mais c’est également un livre de spiritualité qui peut se révéler très bienfaisant. Lisez-le, cela ne peut vous faire que du bien !

Lutter contre Satan jusqu’au bout !

Père Elijah, interrogé, torturé, meurt des suites de ses tortures avec le sentiment d’avoir échoué dans sa mission. Est-ce vraiment sûr ? Non sans l’aide d’un ange, il a pu, un bref instant, aborder le Président. Il n’a pas pu lui parler mais le Président l’a reconnu, a paru bouleversé, a violemment rougi. Qui sait quelles auront pu être les suites de cette commotion ? Le P. Élijah dans son agonie, lutte contre Satan, son cœur faiblit et finit par rendre le dernier soupir. Passé dans l’Autre Monde où il aura rejoint son frère Enoch qui, frappé d’une balle en plein cœur,  l’y a précédé de quelques jours,  il y aura peut-être trouvé la réponse…

 

Père Elijah à Jérusalem de Mickaël D. O'Brien. © Éditions Salvator

Père Elijah à Jérusalem de Mickaël D. O’Brien. © Éditions Salvator

Père Elijah à Jérusalem, de Michaël O’Brien. Éditions Salvator, novembre 2015, 275 pages, 22,90 euros.

 

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