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Et maintenant, comment prolonger la joie de Noël ?

CHRISTMAS
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Edifa - published on 25/12/20 - updated on 26/12/23
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Noël est passé mais ce n’est pas pour autant que nous devons oublier jusqu’à l’année prochaine le mystère de la nativité qui nous a été révélé. Comment prolonger la joie de ces derniers jours ?

Noël, c’était il y a quelques jours à peine… qu’en reste-t-il ? Des jouets neufs éparpillés dans la maison, des souvenirs joyeux, des pensées un peu embrumées à cause du manque de sommeil, des bouts de papier-cadeau chiffonnés qui traînent un peu partout, et des cartes de Noël trouvées le matin dans la boîte aux lettres. Ou, peut-être, le poids de la solitude un peu plus lourd, la blessure du deuil, plus vive que d’habitude. Noël, oui, c’est aussi cela, dans le concret de nos vies… mais n’est-ce que cela et est-ce d’abord cela ?

Noël nous invite à nous émerveiller devant l’amour de Dieu pour nous

Noël, c’est la grâce qui nous est offerte d’accueillir le Verbe fait chair. La vérité de Noël, c’est la Bonne Nouvelle annoncée par les anges : « Aujourd’hui, nous est né un Sauveur ». Et c’est cela qui donne son sens à tous les aspects de la fête. Nos lendemains de Noël ne sauraient donc ressembler à ces lendemains de fêtes, tristes ou joyeux, mais toujours empreints d’une certaine nostalgie pour ce qui a été et ne sera plus. Car la joie de Noël ne nous a pas été donnée seulement pour quelques heures ou quelques dizaines de minutes, pendant la messe de Noël. Et la célébration de la Nativité n’est pas un simple anniversaire qui ne dure que le temps de souffler les bougies.

Pas question de laisser enfoui ce que Dieu nous a offert à Noël. Expliquons aux enfants que c’est un peu comme si nous mettions dans un placard ou à la poubelle tous les jouets neufs. Cette compassion leur sera très parlante. À Noël, nous avons reçu un cadeau beaucoup plus grand et plus beau que tous les autres, mais comme il ne se voit pas, nous risquons de l’oublier jusqu’à l’année prochaine. Mais qu’est-ce que Noël va changer dans nos vies ?

Dieu nous aime tellement que pour nous, Il s’est fait homme. Lui qui est le Créateur tout-puissant est né, pauvre et démuni comme tous les bébés qui dépendent entièrement de leurs parents. Dieu se donne à nous et se révèle à nous, non dans la magnificence, la richesse, la puissance, mais dans la petitesse et la pauvreté. Comment donc pourrions-nous rechercher les honneurs, la richesse et la puissance alors que Dieu Lui-même est né dans la pauvreté, alors qu’Il s’est fait petit enfant ? Dieu nous apprend à accepter profondément nos limites, nos dépendances.

Jésus n’a pas subi sa condition d’homme : Il l’a aimée. Il nous conduit à aimer notre condition d’homme, avec toutes les limites, les exigences et les dépendances propres à chaque âge. Jésus n’a pas fait semblant d’être un petit enfant, Il l’a été vraiment. Dieu se fait très proche de nous. Il est le « tout autre » et pourtant, Il se met à notre portée. Son amour cherche à nous apprivoiser doucement, sans nous faire peur. Noël nous invite à nous émerveiller devant cet amour et à nous laisser faire par lui, à ne jamais oublier – même au plus tard dans l’année quand nous célébrerons d’autres fêtes liturgiques – toute la tendresse, la pureté, la simplicité qui nous sont révélées à la crèche.

Devant la crèche, nous voyons et nous croyons au-delà des apparences

Dieu se fait chair. Très concrètement, cela implique qu’il nous est donné de rencontrer Dieu, de Le servir et de L’aimer à travers tout ce qui constitue notre vie d’homme. Il n’y a pas Dieu d’un côté et de l’autre notre existence charnelle. Il n’y a pas, dans notre vie, les moments pour Dieu et ceux qui ne Le concernent pas. Nous ne sommes pas des êtres coupés en deux : l’âme pour Dieu et le corps étranger à Dieu. C’est capital de ne pas oublier cela, en particulier dans le domaine de l’éducation religieuse. L’éducation de la foi ne concerne pas seulement une partie de l’existence ou de la personnalité de nos enfants : elle est vraiment une éducation de toute la vie.

Rien de ce que font les enfants, rien de ce qu’ils vivent n’est étranger à Dieu : tout est susceptible de les rapprocher ou de les éloigner de Lui, y compris les préoccupations et les gestes les plus matériels. Cela dit, il importe de souligner que l’éducation de la foi ne saurait être une simple éducation à la vie : il faut une annonce explicite de l’existence de Dieu qui, incarné, n’en est pas mois le « tout autre ». Il n’est pas rare, par exemple, d’entendre dire que le premier éveil à la foi doit être un éveil à la vie, au monde qui entoure l’enfant, aux autres, etc. C’est vrai si l’on entend par là que l’éveil à la foi ne doit pas être désincarné, coupé de la vie quotidienne de l’enfant. Mais c’est faux si cet « éveil à la vie » remplace toute instruction religieuse et toute vie de prière.

Par ailleurs, s’il est vrai que Dieu nous donne de Le rencontrer et de L’aimer à chaque instant de nos journées, à travers tout ce que nous vivons, il ne faut pas oublier que ce qui donne du « souffle » - le souffle de l’Esprit saint – au moindre de nos gestes, fût-ce se laver les dents ou éplucher un fruit, c’est la prière. C’est parce que nous consacrerons au moins dix minutes par jour à la prière, rien que pour Dieu, que nous pourrons Le rencontrer et L’aimer pendant les autres minutes. L’éducation de la foi ne doit pas nullement détourner les enfants de leur vie d’enfants, elle ne doit pas en faire des êtres désincarnées, bien au contraire, mais elle doit aussi les conduire à vivre au ras du quotidien, à pressentir la dimension surnaturelle de leur existence et orienter tous leurs choix en fonction de cette dimension-là.

Car c’est aussi ce que nous apprend Noël : devant la crèche, nous voyons et nous croyons au-delà des apparences. Devant ce petit enfant, il nous est demandé de croire que nous sommes en présence du Fils de Dieu. Et celle qui peut le mieux nous conduire sur ces chemins de foi, c’est la Vierge Marie. Plus que tout autre, elle savait que son bébé était semblable aux autres puisque c’est elle qui l’a nourri, lui a appris à parler, à marcher, etc. Mais plus que tout autre, elle a cru, pleinement, que ce tout petit enfant, qui dépendait entièrement d’elle, était vraiment son Sauveur.

Christine Ponsard

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