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Une famille sans désaccords, ça n’existe pas. Même dans la Sainte Famille, qui ne se disputait pas, il devait arriver que Marie et Joseph aient du mal à se comprendre. A fortiori dans nos familles de pécheurs ! On peut aller jusqu’à dire que la famille est le lieu où l’on vit le plus d’affrontements, et les affrontements les plus douloureux. Pourquoi ? Parce qu’on s’aime, que l’amour rend vulnérable, et que le quotidien partagé met cet amour à rude épreuve : difficile, voire impossible, de cacher ses agacements et ses rancunes lorsque l’on vit ensemble au quotidien.
Toutes les disputes ne sont pas graves. Il n’est pas forcément souhaitable de chercher à les éviter : une "bonne" scène de ménage vaut mieux qu’un silence lourd de non-dits, et les empoignades entre frères et sœurs peuvent être bénéfiques. À condition que ces querelles débouchent sur le pardon, y compris lorsqu’il s’agit d’accrocs minimes : des centaines de petits heurts non pardonnés pèsent aussi lourd qu’une grave querelle. Ce sont souvent de petites choses qui, en s’accumulant, conduisent vers la rupture. Car, à côté des conflits bénins, d’autres provoquent des divisions dramatiques : divorces, bien sûr, mais aussi brouilles profondes entre père et fils, frère et sœur, tante et neveu, etc.
Acteurs ou spectateurs de ces ruptures, nous pouvons toujours décider d'être des artisans de paix ou jeter de l'huile sur le feu. Bien sûr, nous ne pouvons pas pardonner à la place de l'époux trompé par son conjoint ou du père trahi par son fils, mais notre attitude peut les aider à cheminer vers le pardon et la réconciliation ou, au contraire, entretenir l’animosité de l’un envers l’autre.
La paix se trouve dans la prière
Bien des conflits familiaux sont considérablement aggravés par les commentaires intempestifs, les jugements hâtifs, les potins et les médisances ressassées sur tous les tons. "J’en veux à mon beau-père d’avoir été violent avec ses enfants, explique Brigitte. Mais je me suis rendu compte qu’en ne lui pardonnant pas, j’empêche mon mari de pardonner ; par mille petites réflexions, par des mots amers, j’entretiens sa rancune." Pour répandre la paix, il faut commencer par être en paix. Une mère ulcérée par les infidélités de son gendre ne pourra pas aider sa fille à se réconcilier avec son époux. Il est normal que cette mère souffre pour sa fille, mais tant qu’elle est dominée par la colère, elle ne peut qu’envenimer les choses.
"Pour répandre la paix, il faut commencer par être en paix."
La paix, si difficile à conquérir en de telles circonstances, se trouve dans la prière : c’est dans le cœur de celui qui comprend tout et qui peut tout, qu’il faut jeter notre chagrin, nos révoltes, nos pensées haineuses, nos désirs de vengeance. Dieu seul peut calmer nos tempêtes intérieures et nous enraciner dans sa paix. Alors, revêtus de sa douceur, nous pouvons écouter sans juger et compatir sans prendre parti.
Bâtir la paix familiale en ne se mêlant pas aux querelles des autres
La discrétion est aussi un excellent moyen de contribuer à la paix. Discrétion ne signifie pas dissimulation, mais prudence. Quand on vit une situation conflictuelle, il est important de trouver "un cœur qui écoute". Mais comment parler si on craint de voir ses propos répétés à tout l’entourage ? Ce qui nous est confié, ce dont nous sommes témoins, n’a pas forcément à être porté à la connaissance de toute la famille, même si la curiosité de ladite famille est inspirée par une réelle affection. Demandons à l'Esprit Saint de nous montrer ce que nous pouvons et devons dire, et à qui. La difficulté, en effet, est de savoir parler - certains silences sont épouvantablement toxiques - mais de ne le faire qu’à bon escient, et toujours de manière bienveillante.
"La discrétion est aussi un excellent moyen de contribuer à la paix."
De même, n’intervenons directement que si c’est opportun. Une des manières de bâtir la paix familiale consiste à ne pas se mêler des querelles qui ne nous impliquent pas personnellement. Écouter, accueillir, consoler : ça, oui ! Éventuellement donner les coordonnées de tel prêtre ou tel spécialiste. Et prier, bien sûr, à temps et à contretemps. Mais, par ailleurs, accepter notre impuissance, reconnaître que nous ne sommes pas forcément les mieux placés pour donner des conseils. Le plus important n’est pas de faire des choses pour ceux qui se querellent, mais d’être à leurs côtés, en témoignant d’un amour inconditionnel et d’une espérance à toute épreuve.
Christine Ponsard