Un père perdrait-il de son autorité si son enfant le voit confesser ses péchés à un prêtre? Bien au contraire…
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Papa se confesse… Avouez que c’est une bonne nouvelle. C’est déjà bien de le savoir, c’est encore mieux, une fois de temps en temps, de le voir faire. Et en plus, il n’y a pas que lui : même les prêtres de la paroisse se confessent ! C’est déjà bien de le savoir, c’est encore mieux de les voir faire.
Quand le monde adulte se met à genoux et traduit en cet acte le « Priez pour nous, pauvres pécheurs », alors il ne ment pas sur la vie adulte. Car, à ce moment-là, on révèle à nos enfants que grandir, mûrir, progresser et construire sa vie, ce n’est pas devenir sans péché, mais c’est grandir en humilité.
Tous les pères ont besoin de la miséricorde de Dieu
On ne peut pas mentir aux enfants. Et ce n’est pas les fragiliser que de leur montrer que leurs pères, tous leurs pères, ont besoin de la miséricorde de Dieu car Jésus est aussi, pour eux, le Sauveur. Le pape François qui va se confesser sous les yeux des fidèles avant de rejoindre un confessionnal montre la voie. Sa parole n’est pas moins crédible depuis lors, loin s’en faut.
Je connais des enfants qui prient pour que leurs parents se confessent ; et ce n’est pas moi qui leur ai donné l’idée. Ils sentent que ceux qui sont leurs modèles, leurs références et leurs points d’appui pour grandir, ne pourront tenir cette place que s’ils sont vrais. Quelle clarté dans la relation, dès lors que l’on se sait tous dans la même barque.
Certes, la position d’autorité est toujours là, mais elle n’est plus mondaine, elle n’est pas une pose que l’on prend, elle se fonde, non pas sur un mensonge, mais sur le fait que je suis père et mère par un don de Dieu. Ce n’est pas un pouvoir que nous possèderions en nous, en vertu de nos mérites, qui fait de nous des figures paternelles ou qui nous fait être parents, c’est la mission que nous avons reçue de Dieu malgré notre faiblesse. Point n’est besoin de jouer aux parents. Il faut l’être en vérité, c’est-à-dire le recevoir de Dieu.
Heureux les enfants dont les parents se mettent à genoux
Si papa se confesse, moi son enfant, je devine que son autorité vient d’ailleurs. Et si je peux voir que Dieu est plus grand que mes parents, alors je confondrai moins leurs erreurs avec Dieu, leurs injustices possibles ne feront pas de Dieu un Dieu injuste. Cette manière de situer notre « rôle » éducatif et familial dans son articulation avec le Seigneur est juste une manière de regarder avec les yeux de la foi la substance de ce rôle qui est en fait une mission. Mission passagère, pour cette vie seulement, qui requiert un grand détachement, précisément parce que l’on est attaché les uns aux autres… Mais mission dont l’accomplissement ne sera possible que par la grâce et Dieu. Combien de parents dans l’histoire humaine ont appelé sur leurs enfants la bénédiction de Dieu ?
On ne peut qu’honorer cette humilité de ces âmes parentales qui ne veulent pas et ne peuvent pas éduquer tout seul. Heureux enfants dont les parents se mettent à genoux.
Père Vincent de Mello
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