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Les grands saints aussi ont connu des moments de doute

STRESSED WOMAN
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Edifa - publié le 14/06/20
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Certains pensent que douter relève du domaine du mal. Et pourtant, de grands saints ont vécu cette épreuve. Aujourd’hui leur expérience et la parole du Christ aident de nombreux chrétiens à persévérer dans leur foi malgré leurs doutes et leurs faiblesses.

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Le mot “doute” peut signifier deux choses différentes. Ou bien le fait de douter d’une vérité. Comme le suggère l’étymologie du mot (dubius, double), celui qui doute se trouve devant une route en Y : il ne sait pas s’il doit aller à droite ou à gauche, s’il doit dire oui ou non à une proposition. Il hésite, il est sceptique. Mais le mot peut désigner aussi une question qu’on se pose à propos d’une vérité à laquelle on adhérait jusque-là sans hésiter.

“La foi est certaine”, rappelle le Catéchisme de l’Église catholique : “Plus certaine que toute connaissance humaine, parce qu’elle se fonde sur la parole même de Dieu, qui ne peut pas mentir” (§ 157). Lorsque, le jour de son baptême, le catéchumène proclame sa foi en Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, son “Je crois” exprime une certitude. Une certitude qui fait suite souvent à pas mal de questionnements, mais, s’il demande le baptême, c’est qu’il a pu mettre un terme à son hésitation. Il croit ! Cette foi est appelée à se développer : s’il poursuit sa formation, il apercevra des raisons de croire qu’il ne connaissait pas encore. S’il prend du temps pour prier, le Seigneur lui révélera davantage sa présence. Et si sa prière devient aride, il ne s’inquiétera pas : on l’a prévenu que les débutants reçoivent des consolations que le Seigneur n’accorde plus autant à ceux qui accèdent à une foi plus profonde. Mais il peut arriver qu’à l’occasion d’une grosse épreuve, qu’il soit amené à remettre en question un aspect du message de l’Évangile. Ces doutes (au second sens du mot) n’amènent pas forcément le chrétien à douter (au premier sens) et il y a toujours une solution pour y remédier.

“Dix mille difficultés ne font pas un seul doute”

Des saints ont aussi connu une terrible nuit spirituelle. Ils avaient alors l’impression que Dieu les abandonnait – pire, qu’ils n’étaient plus capables d’aimer Dieu et qu’ils étaient damnés. Ils étaient obligés de supplier le Seigneur de ne pas les laisser désespérer. Ce qui les consolait, c’est qu’ils étaient sûrs qu’en acceptant de participer ainsi à l’agonie du Christ, ils sauvaient le monde avec Lui et obtenaient pour des âmes qui se ferment encore à la lumière la grâce de croire. Lorsque la sainte Thérèse de Lisieux était terriblement tentée dans les derniers mois de sa vie de douter de l’existence du Ciel, elle a continué à y croire fermement en prenant appui sur la parole du Christ : “Je vais vous préparer une place” (Jn 14, 2). Comme disait le cardinal John Henry Newman, “dix mille difficultés ne font pas un seul doute”.

Abbé Pierre Descouvemont


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