Les petits rituels et gestes quotidiens de chaque famille fonctionnent comme un vrai ciment ! Ils répondent aux besoins indispensables : donner confiance aux enfants, conforter l’identité familiale, aider à faire grandir spirituellement une famille. Et dans ce domaine, les parents se montrent très ingénieux !
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Les rites donnent sa saveur au quotidien en y introduisant de la variété. Et c’est leur première fonction : donner sens et relief à la monotonie des jours. Sanctifier le dimanche passe par mille détails concrets pour en faire un jour différent. Par exemple, acheter du pain frais ou des viennoiseries, allumer une bougie pour le déjeuner ou encore regarder un bon film en famille le week-end. Une autre fonction des rites est de forger l’identité de la famille, de faire que sa manière de vivre ne ressemble à aucune autre. Vécus dans un climat joyeux, ils favorisent croissance sereine et épanouissement. C’est une façon de donner sens aux répétitions du quotidien.
Rendre le quotidien plus gai
Pour enrichir la monotonie des jours, pas besoin de se casser la tête ! Aller au plus simple et utiliser l’incontournable : les repas, les conduites à l’école, la route des vacances… Tous ces moments sont — aussi — des occasions de faire grandir l’amour, de créer une « plus-value » de chaleur et de vie, de réenchanter le quotidien au lieu de le subir.
Le quotidien se trouve renouvelé par l’amour, l’amour familial certes, l’amour de Dieu aussi. C’est le Je vous salue Marie que Daniel entonne chaque matin avec ses enfants en démarrant la voiture qui les emmène à l’école et au travail. Humilité des occasions : Christophe et Marie mettent à profit la promenade crépusculaire du chien pour prier à deux et passer en revue leur journée sous le regard de Dieu…
Des petits tremplins
À certaines étapes, les rites sont plus que jamais nécessaires. Particulièrement quand les enfants sont petits. L’un des grands plaisirs du jeune couple n’est-il pas d’inventer ses propres rituels à partir des traditions des deux familles ?
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Chez Bertrand et Diane, dont la mère est d’origine américaine, on mange des pancakes au sirop d’érable le dimanche matin, et en vacances, on joue aux jeux de société comme dans sa famille à lui. Il en va de même à l’âge où les grands ados partent en vacances d’été sans les parents. Chez Jean et Isabelle, fin août, les trois grands se retrouvent autour de leurs parents pour un dîner dans un restaurant où l’un raconte son camp scout, l’autre son stage en Afrique et le troisième ses exploits sportifs…
Enfin, en cas de coup dur, un veuvage suivi d’un remariage par exemple, ces habitudes permettent de construire le nouveau groupe familial, surtout lorsqu’il y a des enfants des deux côtés qui, bien sûr, ont grandi avec des habitudes différentes.
Les rites à ne pas négliger
À côté de ces rites d’union, qui renforcent la cohésion, il y a les rites de passage. Ils aident à franchir les étapes de la vie et accompagnent les grands événements (baptêmes, mariages, funérailles). L’Église, « experte en humanité », les prend très au sérieux. Elle offre des rituels — trop souvent méconnus — à la fois équilibrants humainement, et spirituellement pleins de sens.
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Les étapes plus ordinaires méritent elles aussi d’être soulignées. Le prototype du rite de passage est peut-être la fameuse « petite souris » des dents de lait. Il s’agit de transformer, avec une pièce, ou un livre comme chez Paul et Marguerite, un événement sinon traumatisant du moins un peu déroutant (on se retrouve quand même avec la bouche pleine de trous !) en un événement apprivoisé et sympathique. Chez Louis et Caroline, lors des grandes courses de fin d’été, juste avant la rentrée, les enfants choisissent chacun leur paquet de céréales pour le jour J et les suivants. Une faveur qui égaie cette période de l’année, où pointent souvent nostalgie et appréhension.
Les rites qui aident à grandir spirituellement
Qui n’a expérimenté aussi le rôle sécurisant du rituel du coucher pour faire en paix le passage vers le sommeil ? Le brossage des dents, l’histoire, la prière, le câlin, le bisou… autant de gestes qui calment et apaisent. Périodiquement, ces rituels familiaux doivent être revisités afin d’éviter qu’ils ne se transforment en schémas sclérosants ou carrément mortifères. L’usure et le désintérêt des adolescents sont parfois le signe qu’il faut renouveler certains rituels. Il peut être bon de laisser les ados imprimer leur marque, et prendre plus de responsabilités dans les rites familiaux.
Il en va ainsi, plus sérieusement, de la prière familiale. Si d’ordinaire elle est un « Merci », un « Pardon », un « Seigneur, je te confie », ou un Je vous salue Marie et un Notre Père, les jours de fatigue, elle sera un simple « Jésus je t’aime » ou un beau signe de croix.
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Les formules peuvent varier selon l’âge également. Le « bravo », le baiser devant une statue ou une icône, sont faciles pour le petit. Plus tard, ce sont des évangiles gestués, puis des chants que l’un ou l’autre accompagne de son instrument de musique, ou encore un temps de silence ensemble… Sans parler des variantes à apporter selon le temps liturgique. L’enjeu est d’aider à acquérir ce noyau solide qu’on gardera toute sa vie, cette foi individuelle et portative en donnant à notre temps une autre dimension, celle d’une vie avec le Christ.
Jean-Claude et Yolande Bésida