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Nous ignorons ce qui arrivera au cours de l'année qui s'ouvre : en grande partie, cela ne dépend pas de nous. Mais il dépend de nous de l'accueillir avec confiance. Bien sûr, pour l’année 2022, quelques projets se dessinent, quelques échéances se précisent : c'est un petit bébé attendu, un examen à passer, un mariage annoncé. Des inquiétudes, aussi, se profilent à l'horizon de l'an nouveau : l'aïeule, pilier de la famille, sera-t-elle encore parmi nous au prochain Noël ? Tiendrons-nous une année de plus sans travail ? Parfois, nous aimerions être des voyants, pour connaître la réponse à toutes ces questions.
Quel regard porter sur notre futur ?
Nous ne pouvons pas lire l'avenir, quelles que soient les prétentions des "Madame Soleil" et autres diseuses de bonne aventure. Les horoscopes et les prédictions ne sauraient éclairer l'année nouvelle. À cet égard, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que toutes les formes de divination sont à rejeter, parce qu'elles sont incompatibles avec la liberté humaine qui est par définition imprévisible. Elles sont aussi en contradiction avec la Foi et l'Espérance chrétiennes.
En effet, la consultation des horoscopes, l'astrologie, la chiromancie, l'interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums, recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l'Histoire et finalement sur les hommes en même temps qu'un désir de se concilier les puissances cachées. Ce désir n'est pas toujours conscient, mais il est toujours sous-jacent.
L'attitude chrétienne juste consiste à s'en remettre avec confiance entre les mains de la Providence pour ce qui concerne le futur et à abandonner toute curiosité malsaine à ce propos.
À quoi nous servirait-il de connaître notre avenir avant l’heure ?
Jésus nous l'a dit et répété : " Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine" (Mt 6, 34). Il est bon de prévoir, d'organiser — surtout lorsqu'on est en charge d'une famille — mais en remettant tout cela entre les mains de Dieu : notre assurance tout risque, c'est l'amour de Dieu. Notre espérance repose sur sa Parole, pas sur les prédictions de quelque devin ou les prévisions des experts. Au fond, si nous avons tellement envie de connaître l'avenir, ne serait-ce pas par manque de confiance ?
Bien sûr, il est dur d'attendre sans savoir... sans savoir si notre enfant va guérir, si une longue période de chômage va enfin déboucher sur un travail stable, si un jeune fragile va trouver son équilibre, si un couple au bord de la rupture va prendre le chemin de la réconciliation, ou si un petit enfant à naître sera porteur du handicap annoncé par les médecins. Mais à quoi nous servirait-il de savoir avant l'heure ? Car, quoi qu'il advienne, la grâce nous sera donnée au moment où nous en aurons besoin. Pas avant.
Que ferons-nous de cette nouvelle page blanche ?
Le pire, ce sur quoi le Malin a le plus de pouvoir, c'est l'imaginaire. Quand nous sommes confrontés au réel, nous pouvons nous battre, lutter et faire face. Mais dans l'imaginaire, l'angoisse peut se déployer jusqu'au désespoir, sans que nous ayons prise sur elle. Et la grâce de Dieu, elle, n'est pas imaginaire, mais bien réelle.
Qu'arrivera-t-il cette année ? Nous l'ignorons. Mais qu'importe, au fond. La vraie question, la seule qui compte finalement, parce que la réponse dépend de nous, n'est pas : qu'arrivera-t-il ? Mais : qu'en ferons-nous ? Certains événements surviendront sans que nous puissions les modifier, en tout cas pas de manière directe et immédiate. Ils nous seront imposés de l'extérieur, mais nous resterons libres de les accueillir avec confiance et détermination au lieu de les subir. Nous serons libres de les vivre dans l'espérance, au lieu d'y voir une inexorable fatalité.
Que notre année soit rude, douloureuse, pleine d'épreuves, ou qu'elle soit semée de joies, de bonnes surprises, d'événements heureux, elle sera belle et féconde si nous la vivons avec Dieu, en lui et pour lui. Ce n'est pas une formule pieuse, c'est la réalité de ce à quoi nous sommes appelés.
Christine Ponsard