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Éduquer des enfants a toujours été difficile. Mais ça l'est peut-être encore plus particulièrement aujourd'hui. Les parents chrétiens sont très souvent obligés de ramer à contre-courant. Beaucoup se sentent seuls et démunis devant les multiples influences qui s'exercent sur leurs enfants, bien loin de la foi qu'ils voudraient leur transmettre.
Que faire devant Alice qui hurle chaque fois qu'il s'agit d'aller à la messe ou à l'aumônerie ? Quels mots trouver pour parler de Dieu avec Baptiste qui tourne en dérision tout ce qu'on lui dit ? Comment transmettre son espérance à Paul qui s'enferme dans ses difficultés ? Quel est le sens de la prière familiale quand elle devient l'occasion de disputes et de tensions ? Comment ne pas se sentir coupables quand nos enfants semblent rejeter tout ce que nous cherchons à leur transmettre, à partager avec eux ?
La première chose à faire — et à refaire inlassablement — avant de chercher des solutions et des réponses à nos questions, c'est de tout remettre au Seigneur avec confiance : nos doutes, nos douloureuses interrogations, nos révoltes, nos remords, nos insomnies, nos larmes et nos fragiles espoirs. Confions-Lui surtout ces enfants qui sont d'abord les siens. Il les aime encore plus que nous ne les aimons. Il sait ce qui est le meilleur pour eux. Il est toujours prêt à pardonner et de tout mal, Il sait tirer un bien.
Le Seigneur n'agit pas d'un coup de baguette magique : Il nous respecte trop pour cela. Mais à Celui qui crie vers Lui, Il répond toujours. Si nous avons l'impression qu'Il ne nous répond pas, c'est que nous ne sommes pas prêts à accueillir sa réponse, parce que nous sommes trop pressés, impatients, ou parce que nous cherchons la réponse que nous croyons bonne, celle qui correspond à nos vues en oubliant que nos projets ne sont pas forcément ceux du Seigneur.
Nous ne sommes pas des parents parfaits et il nous arrive de commettre des fautes qui peuvent être graves. Mais il ne sert à rien de cultiver la culpabilité : c'est une plante toxique. Le sentiment de culpabilité est une arme du diable. Ce qui vient de Dieu, c'est la contrition, douleur de celui qui a blessé l'amour.
La contrition ne consiste pas à ruminer nos remords, elle nous met en route pour revenir vers le Père, comme l'enfant prodigue. Le sacrement de réconciliation est fait pour ça, pour que Dieu puisse nous donner son pardon, nous prendre dans sa miséricorde, nous relever et nous guérir. Et quand Dieu a pardonné, c'est fini : revenir sur son péché pour le ruminer, ce serait douter de l'amour de Dieu.
Dieu nous a donné des frères, en particulier tous ces frères que sont les autres parents, confrontés comme nous aux difficultés de l'éducation. Certes, chaque cas est unique et il n'est pas question de se comparer aux voisins, ce qui risquerait de nous décourager ou de nous inciter à porter des jugements hâtifs. Certes, chacun est seul face à la souffrance et il y aura toujours une part de nos difficultés que nous ne pourrons pas exprimer. Il n'en demeure pas moins que, la plupart de temps, si nous restons seuls face à nos problèmes c'est parce que nous n'avons pas la simplicité de les partager. Nous avons tellement honte de ne pas correspondre à l'image de « la bonne famille chrétienne » que nous n'osons pas dévoiler nos difficultés.
Nous avons tellement peur d'être jugés, mal compris ou rejetés que nous préférons rester seuls dans notre détresse. Et pourtant, quelle aide précieuse pouvons-nous être les uns pour les autres ! Vous le savez bien, il suffit souvent de pouvoir parler d'un problème pour y voir plus clair. Et aux heures de détresse, ce sont généralement de petites choses qui aident à reprendre pied : un sourire, un appel téléphonique d'une amie qui vient aux nouvelles, un geste d'affection, etc. Plus que jamais, serrons-nous les coudes, restons proches les uns des autres, ouverts, disponibles, sachant écouter sans impatience et accueillir sans juger. C'est difficile, mais avec Dieu, c'est possible.
« Le fils de tant de larmes ne saurait périr ». Telles furent les paroles qui réconfortèrent sainte Monique lorsqu'elle ne cessait de prier et de pleurer pour son fils Augustin qu'elle voyait chaque jour davantage s'éloigner de Dieu. Quand il partit en Italie, elle le crut perdu. Et c'est là, pourtant, que le Seigneur l'attendait. « Le fils de tant de larmes » n'a pas été perdu, il est devenu le grand saint Augustin. Sainte Monique ne serait-elle pas la protectrice de tous les parents découragés ? Demandons-lui la force de tenir bon. Alors se lèveront des saints.
Christine Ponsard