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« Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » (Lc 14, 15). « Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. » En entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Le bonheur serait donc pour celui qui donne le festin comme pour celui qui y participe. En ce jour d’institution de l’eucharistie, il y a cette double joie chez Jésus et chez ses disciples. « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous » (Lc 22, 15). Le caractère dramatique de cette Pâque n’est pas absent - seul Jésus le pressent parfaitement. Mais le repas du Seder de Pessah est marqué par la joie des hébreux préparant leur passage vers la liberté et la terre promise. La joie des convives du repas des noces de l’Agneau est dans ce bonheur de participer par avance à la joie des noces éternelles.
« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 2). L’eucharistie est le repas des pauvres qui s’y sont préparés (d’où l’histoire de celui qui n’avait pas le vêtement adéquat). Pauvres et admis au banquet, préfigure du Royaume, souvent présenté comme un banquet. Banquet des noces avec l’Agneau, faible, innocent, et égorgé pour le don de la vie éternelle. Où est notre reconnaissance, qui a pour mot en grec eucharistie, quand nous sommes à la table eucharistique ? La messe n’est pas faite pour les bien-portants mais pour les pécheurs. Heureux sommes-nous donc parce que nous sommes invités, appelés en une ecclesia, rassemblement annonçant le grand rassemblement de la parousie. Notre messe du dimanche ou en semaine est le grand bonheur de nos semaines et de nos journées, parce que nous y vivons déjà la béatitude du ciel par avance. Bonheur des rassasiés, quoique toujours affamés !
