CONCLAVE - MORT DU PAPE FRANÇOIS
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"Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés" (Mt 5,4). Là, il semblerait qu’il y ait un paradoxe ! Pleurer, de prime abord, ne rime pas avec bonheur ! N’est-ce pas plutôt un scandale que les hommes soient à ce point envahis de tristesse à en pleurer parfois ! Affliction et bonheur ne sont-ils pas antinomiques ? Ce que l’on appelle la béatitude des larmes est le souvenir de nos péchés, le repentir et non la culpabilité, les larmes de la désolation qui nous font gémir vers un bonheur encore inatteignable. Le bonheur ne réside pas dans les larmes mais dans la joie d’être sauvés, affligés mais déjà guéris que nous sommes. Les orientaux parlent de douloureuse joie, ou de douleur joyeuse. L’Occident a pu verser dans le dolorisme, et le jansénisme comprendre le salut comme rançon de la souffrance. L’Evangile préfère voir le salut chez le pécheur qui se sait pardonné, même s’il reste un décalage entre son désir d’infini, d’amour, de justice et de paix et son existence temporelle. Le bonheur se lit dans l’élan pour la sainteté, l’appel du ciel, alors que la vie nous réserve encore de quoi pleurer par moment.
Le don des larmes est une consolation. Saint Paul est convaincu, à la suite du Christ, que ses souffrances nous ont valu la consolation, sorte de plénitude qui comble le cœur des éprouvés. Et plus la souffrance abonde, plus la consolation abonde. "De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement réconfortés" (2 Co 1, 5). Les pleurs lavent et réjouissent en même temps, comme on le voit sur les visages des enfants blessés et consolés sur le sein de leur mère. Loin de la tristesse mondaine, la tristesse selon Dieu devient salut. Le malade peut se réjouir de sentir à travers sa souffrance la présence de Dieu. Combien d’hommes sont revenus à la grâce en s’affligeant de leurs péchés. Plus on croit en la bonté de Dieu, plus on réagit à son absence dans le deuil et les larmes, plus on renaît au bonheur de le connaître. Joie de l’enfant prodigue marqué par son errance douloureuse et joyeux sous sa nouvelle robe.

