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La veillée œcuménique organisée dans l’après-midi du 30 septembre 2023 sur la place Saint-Pierre a réuni, sous un format inédit au Vatican, le pape François, les cardinaux, les participants au Synode sur l’avenir de l’Église qui s’ouvrira officiellement le 4 octobre, et des chefs d’Églises chrétiennes, notamment le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier et le primat anglican Justin Welby. IMedia a rencontré quelques pèlerins présents pour ce rassemblement, entre curiosité et ferveur.
En cette chaude journée d’été indien, quelques instants après le début de la célébration, la foule d’abord, clairsemée, s’étoffe petit à petit. Des groupes de pèlerins investissent progressivement la place, parmi lesquels environ 450 jeunes venus de Pologne pour l’évènement et environ 400 venus de France. De nombreux jeunes Italiens, notamment des Romains, sont venus avec des mouvements d’action catholique et de scoutisme.
"Discerner la volonté de Dieu"
Certains ne sont pas réellement au courant de la démarche synodale et préfèrent laisser la parole à leurs encadrants. Antonio, un Romain venu avec une groupe d’une cinquantaine de jeunes scouts, est ainsi venu prier pour que cette assemblée synodale porte de bons fruits : "Nous espérons que ce Synode permettra d’affronter les problèmes que nous avons, nous, en tant que peuple du Christ, comme toute la société, en Italie comme dans le reste du monde", explique-t-il. "Le monde change, et l’Église doit réfléchir sur toutes ces questions. Nous voulons que l’Esprit saint descende sur cette place et illumine nos pasteurs", précise le quinquagénaire italien.
Parmi les fidèles présents se détachent de nombreuses religieuses, dont le mode de vie communautaire rend le concept de synodalité moins abstrait. "Nous avons expérimenté les méthodes synodales depuis la création de notre congrégation il y a 45 ans, en 1978", confie sœur Jacinta, maitresse des novices au sein de la congrégation des oblates de Notre-Dame de Fatima. Cette jeune congrégation fondée à Rome au début du pontificat de Jean Paul II compte aujourd’hui environ 80 religieuses, réparties entre l’Italie, le Portugal, la Principauté de Monaco, le Sri Lanka et le Brésil.
"Nous avons toujours cherché, dans notre style de vie, à recueillir les avis de toutes les sœurs avant que la supérieure ne prenne des décisions, dans une logique d’unité qui vient du Seigneur", explique sœur Jacinta, qui fête cette année ses 30 ans de vie religieuse. "Chaque sœur est porteuse d’un don, d’une grâce particulière, et elle doit être écoutée, en profondeur, afin de discerner la volonté de Dieu. C’est cela, la méthode synodale", explique-t-elle.
Une belle façon de contribuer au chemin de l’Église à travers la prière
Sœur Melissa, entrée dans la congrégation il y a un an, voit dans cette veillée œcuménique une "belle opportunité pour sentir que l’on fait partie d’une Église qui est en chemin, c’est une belle façon de contribuer au chemin de l’Église à travers la prière", confie la jeune consacrée.
"Il est beau de voir tous ces jeunes écouter la Parole de Dieu, car les jeunes sont le futur, ce sont eux qui feront connaître Jésus", confie Achintheya, jeune novice de 23 ans venue du Sri Lanka, heureuse de voir cette assemblée mêlant nationalités, générations et confessions différentes.
Huit minutes de silence
"Il est très beau que nous soyons réunis tous ensemble à invoquer l’Esprit saint, car c’est un évènement qui nous concerne tous", précise sœur Jacinta. "Nous sommes responsables, nous aussi, de prier pour que ces évêques puissent prendre de bonnes décisions. Nous voulons partager ce moment pour faire comme un chœur, faire Église ensemble", assure-t-elle.
Mais au-delà des chants de Taizé, des témoignages, des mélodies diverses qui ont animé ces quelques heures de veillée, c’est la qualité de plus de huit minutes de silence marquées avant la prise de parole des chefs d’Églises qui restera le souvenir le plus marquant pour les fidèles présents. Ce chœur silencieux des milliers d’âmes réunies sur la place Saint-Pierre, à contre-courant d’un monde saturé de bruits et de polarisations, a ainsi ancré le Synode dans une dynamique de disponibilité à l’écoute.