Alors que ces dernières années, la baisse du nombre de séminaristes touche tous les continents à part l’Afrique, le pape François a invité ce jeudi les participants à la plénière du dicastère pour le Clergé, un département au service des quelque 407.000 prêtres catholiques dans le monde, à ne pas se résigner et à trouver des réponses pour relever ce qui représente pour lui un « des plus grands défis » pour les catholiques : « L’un des grands défis pour le Peuple de Dieu est le fait que, dans toujours plus de régions du monde, les vocations au ministère sacerdotal et à la vie consacrée sont en forte diminution et, dans certains pays, presque en train de disparaître ».
Pour le pape, cette crise des vocations ne touche pas seulement la prêtrise mais aussi « la vocation au mariage, avec le sens de l’engagement et de la mission qu’elle requiert ». « Nous ne pouvons pas nous résigner à ce que, pour tant de jeunes, l’hypothèse d’une offre de vie radicale ait disparu de l’horizon », a insisté le pape François. Il y a quelques jours, le pape avait déjà confié sa préoccupation devant la « pénurie de vocations en Italie », à l’occasion d’un discours devant des religieuses de la Péninsule. En 2021, les données d’un rapport de la Conférence épiscopale italienne révélaient qu’en dix ans seulement, les vocations avaient décliné de 28%. En cinquante ans, le nombre de séminaristes en Italie a diminué de plus de moitié : en 1970, on comptait 6.337 séminaristes, contre 2.103 en 2019.
Plus largement en Europe, en l’espace de dix ans, le continent a perdu environ 27.000 prêtres, 6.000 séminaristes ou encore près de 80.000 religieuses, selon les données sur l’Église catholique publiées en 2023. À part l’Afrique, tous les continents connaissent une baisse du nombre de séminaristes.
Les prêtres portent « le poids de tant de fatigues”
Dans son discours ce matin, le pape François est revenu sur son insistance, durant son pontificat, à pointer du doigt « les risques du cléricalisme et de la mondanité spirituelle ». « Mais je suis bien conscient, a-t-il ajouté, que la grande majorité des prêtres travaillent avec tant de générosité et d’esprit de foi pour le bien du saint Peuple de Dieu, en portant le poids de tant de fatigues et en affrontant des défis pastoraux et spirituels qui ne sont parfois pas faciles ».
Le pape François a aussi souligné l’importance de la « formation permanente des prêtres », un élément essentiel dans « un monde marqué par des changements rapides ». Au sujet du diaconat, le pape François a simplement rappelé qu’il avait été réintroduit par le Concile Vatican II, et qu’il fallait encore réfléchir à l’identité spécifique de ce ministère. Il n’a pas évoqué le diaconat féminin ordonné dont il a clairement écarté la possibilité lors d’un entretien à la chaîne américaine CBS, diffusé le 21 mai.