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L'ange de Diên Biên Phu s'en est allé. Âgée de 99 ans, Geneviève de Galard est morte jeudi 30 mai, alors que la France venait de commémorer le 70eme anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu. Emmanuel Macron a salué celle qui fit montre "aux pires heures de la guerre d'Indochine, d'un dévouement exemplaire du courage et des souffrances de 15.000 soldats français."
Née en 1925, cette infirmière militaire amoureuse de sa patrie s’engage en 1952 dans le corps des convoyeuses de l’Air. Partie en Indochine l’année suivante, elle fait preuve d'un dévouement sans relâche auprès des 15.000 hommes bloqués dans l'enfer de la cuvette de Diên Biên Phu. Seule femme au milieu d'eux, elle les soigne jusqu'au bout. Après la défaite, faite prisonnière du 7 au 24 mai 1954, elle refuse sa libération par l’Armée populaire du Vietnam, continuant de soigner les blessés avec un sourire qui lui vaudra son surnom : l’ange de Diên Biên Phu. Elle reste jusqu'à l'évacuation des derniers blessés avant de finalement quitter Diên Biên Phu, contre sa volonté.
"Qu'est-ce que nous allons devenir sans nos yeux bleus ?", lui lance un soldat. De retour en France, elle se retrouve brusquement confrontée à une immense popularité. "Que je n'avais jamais ni voulue, ni recherchée. Je n'avais fait que mon devoir", assurait-elle en 2014. En 1954, le général de Castries lui remet la Légion d’honneur et la Croix de guerre. Soixante ans plus tard, Geneviève de Galard est élevée à la dignité de grand’croix. Quelques mois avant sa mort, elle s'était confiée à Aleteia au cours d'un entretien inédit dans son appartement parisien. "En principe, à nos âges, on devrait déjà être morts", confiait-elle avec son époux tant aimé à ses côtés. "C’est quand le bon Dieu voudra", ajoutait ce dernier. "Mais si on devait attendre encore vingt ans, ce serait tout de même un peu long."