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La France, pays de cathédrales, possède la plus grande surface de vitraux au monde, quelque 90.000 m2. Véritable Bible de verre, les vitraux par les scènes représentées, les techniques utilisées ou encore les couleurs employées existent pour porter la prière des fidèles autant que pour rendre gloire à Dieu. Et la cathédrale Notre-Dame de Paris promet d'en être un bien bel exemple. En décembre 2023, à la suite d'une lettre de l'archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, le président de la République avait annoncé le lancement d’un concours pour remplacer des vitraux installés par Viollet-le-Duc dans Notre-Dame de Paris au XIXe siècle. Depuis la publication de l'appel d'offres, on en sait un peu plus sur le programme iconographique de ces vitraux contemporains. Ils remplaceront des vitraux en grisaille "garnies de verres blancs entourés d’une bande bleue ornée de fleurs de lys, les baies hautes, [qui] déversaient dans la cathédrale une lumière blanche, voire crue" selon une description du cahier des charges annexé à cet appel. Ces vitraux encore in situ, seront ainsi déposés pour laisser place à des créations contemporaines figuratives et historiées représentant l'épisode de la Pentecôte raconté dans les Actes des apôtres (Ac 2, 1-4) :
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Dans le collatéral sud, les nouveaux vitraux seront installés dans les six chapelles qui encadrent la chapelle Saint-Thomas-d'Aquin, où figure déjà l'Arbre de Jessé réalisé en 1864 par Édouard Didron sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc.
Cet Arbre de Jessé sera conservé et complété, en quelques sortes, par six œuvres contemporaines. Chacun de ces vitraux contemporain traitera un verset des Actes des Apôtres qui retrace l'épisode de la Pentecôte. Les saints auxquels sont déjà consacrés ces chapelles latérales seront quant à eux associés à un des sept dons ou œuvres du Saint-Esprit évoqués dans la prophétie d'Isaïe annonçant la naissance du Christ (Is 11, 1-4) et que met en scène l'Arbre de Jessé :
Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays.
Un programme iconographique figuratif et détaillé
"Saint Joseph incarne ainsi l’Esprit de crainte de Dieu, explique l'évêché, saint Thomas d’Aquin l’Esprit d’intelligence, sainte Clotilde l’Esprit de conseil, saint Vincent de Paul l’Esprit de service, sainte Geneviève l’Esprit de force, saint Denys l’Esprit de mission, et saint Paul Chen l’Esprit d’unité".
Le choix de l'iconographie de la Pentecôte n'est pas dû au hasard à lire ce document : "Non seulement l’Esprit repose sur le Christ, mais il est envoyé par lui sur l’Église et déploie son œuvre dans les saints auxquels sont dédiées les chapelles". En somme, ces six vitraux correspondront donc chacun à un thème lié à la Pentecôte et à un verset de la Bible, de part et d’autre de la chapelle Saint-Thomas-d’Aquin où se trouve déjà L’Arbre de Jessé. L'Allée de la Pentecôte, ainsi nommée, filera de chapelle en chapelle et de verset en verset, d'est en ouest, l'épisode raconté dans les Actes des Apôtres.
Dans la chapelle Saint-Joseph, où demeure le confessionnal, la composition illustrera ainsi le verset "Ils se trouvaient réunis tous ensemble dans un même lieu" (Ac 2, 1), dans la chapelle Sainte-Clotilde : "soudain un bruit vint du ciel" (Ac 2, 2) ; dans la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, "un violent coup de vent" (Ac 2, 2) ; dans la chapelle Sainte-Geneviève, "alors leur apparurent des langues de feu qui se posèrent sur chacun d’eux" (Ac 2, 3), dans la chapelle Saint-Denys, "leur cœur fut transpercé" (Ac 2, 4) et dans la chapelle Saint-Paul-Chen, "ils se mirent à parler en d’autres langues, selon le don de l’Esprit" (Ac 2, 4). Le récit accompagnera ainsi la déambulation des fidèles tout en étant visible depuis la nef centrale "comme les éclats d’un unique événement".
Les vitraux, eux, se voudront éclatants de couleurs pour refléter la lumière sur les pierre blonde du calcaire lutécien mis à nu depuis le grattage des décors peints dans les années 1960. Les tons des créations contemporaines seront ainsi pensés et choisis pour répondre harmonieusement à ceux de l'Arbre de Jessé. Le programme iconographique précise encore les termes de la "sobre" figuration : "doivent apparaître les corps, les visages, les réactions de la première assemblée chrétienne [...] mais elle doit répondre à l’énoncé de chaque verset, de sorte que chaque baie soit par elle-même éloquente, sans requérir de longs cartels d’explication". Les six baies feront donc partie d’un ensemble cohérent qui correspondra, sur le plan chromatique, à l’Arbre de Jessé déjà en place pour respecter l’architecture de l’édifice. Chaque vitrail, devra ainsi rendre hommage à l’Esprit saint et "sa manifestation tout ensemble fougueuse et paisible, ardente et douce, sereine et lumineuse".