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En méditant sur le psaume 21, lors de l’audience du 14 septembre 2011, Benoît XVI envisage la prière sous l'angle du silence de Dieu ressenti par le psalmiste. Son angoisse implorante semble se heurter à un ciel sourd à sa supplication. Cette lamentation se renforce de la mémoire que fait le psalmiste de la confiance jamais vaine que ses pères dans la foi plaçaient en Dieu et de sa propre expérience de jadis de croyant comblé. Le psaume s'achève toutefois en chant de louange.
Prière et silence de Dieu
"Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ?"Ainsi débute le psaume 21. On reconnaît dans cette interrogation le cri que lance Jésus sur la Croix (Mt 27, 46 ; Mc 15, 34). Jésus, abandonné de tous, exprime la désolation du Messie qui affronte la réalité de la mort. Cependant, Benoît XVI précise que ce cri n'est pas un cri désespéré puisque le psalmiste, et le Christ à sa suite, appelle par trois fois le Seigneur "mon" Dieu dans un acte d'extrême confiance et de foi. Sur un autre plan, le pape remarque que l'angoisse altère la perception du danger chez le psalmiste en l'agrandissant. Voilà pourquoi ses adversaires lui apparaissent invincibles et prennent l'aspect de bêtes féroces. N'est-ce pas ce que nous ressentons quand on nous agresse d'une façon ou d'une autre ? Ainsi, pouvons-nous nous reconnaître dans tous les sentiments qui assaillent le psalmiste dans cette heure critique. Ce qui démontre que Jésus, en assumant cette prière d’Israël, a porté nos peines, les a prises sur lui afin que nous traversions l'angoisse dans la confiance.
Faire mémoire du passé
D’autre part, Benoît XVI souligne que la douleur du psalmiste s'aggrave par le souvenir des hauts faits du Seigneur dans le passé. "C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'as mis en sûreté entre ses bras" (v. 10). Le psalmiste évoque aussi l'espérance qui fut celle des pères. Mais à présent, tout ce passé semble loin ! Toutefois, cette évocation douloureuse des jours anciens n'est pas vaine car elle pousse l’homme qui prie à redoubler d'appel à Dieu, à sa pitié. Car le Seigneur ne peut pas se contredire. Là encore, dans cette prise à partie de Dieu par le psalmiste réside un enseignement pour nous aujourd'hui. En effet, les moments de joie que nous avons passés en compagnie du Seigneur peuvent devenir le carburant de notre élan de prière lorsque nous nous trouvons en pleine déréliction spirituelle. Pourquoi ? Parce que Dieu ne peut se contredire au point de nous laisser tomber alors qu'Il se trouvait jusqu’alors à nos côtés dans les grandes occasions de notre existence !
La louange succède à la plainte
Dans sa dernière partie, le psaume célèbre la réponse du Seigneur qui est venu secourir le psalmiste. "Le Seigneur est accouru à l'aide, il a sauvé le pauvre et lui a montré son visage de miséricorde" dit Benoît XVI. Le pape constate que dans cette prière "mort et vie se sont croisées en un mystère inséparable et la vie a triomphé". Le psaume 21 représente le psaume pascal par excellence aux fortes implications christologiques parce qu’il revient sans cesse dans les récits de la Passion. Mais cette alternance d'humiliation et de gloire ne concerne pas seulement Jésus. Ne dépeint-elle pas les fluctuations de nos existences ? Le psaume 21 est bien une école de confiance et d'espérance dans l'épreuve : la prière n'est jamais vaine. Dieu finit toujours par répondre. Le saint Jour de Pâques, jour où le Père ressuscite Jésus, jour que nous fêtons chaque dimanche, et où le croyant dit avec le psalmiste "Je te loue en pleine assemblée", en est la manifestation la plus éclatante. Voilà pourquoi le dimanche est le jour par excellence de la prière commune des baptisés qui fait mémoire du salut.