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« Stat crux dum volvitur orbis », autrement dit « La croix demeure tandis que le monde tourne » est la célèbre devise de l’ordre des Chartreux, symbole du temps éternel, du silence, de l’effacement du monde pour le don absolu à Dieu. Cet effacement est justement au cœur d’une polémique née cette semaine avec la sortie des affiches officielles des Jeux Olympiques de Paris 2024. Réalisées par un jeune artiste français, Ugo Gattoni, elles évoquent de manière joyeuse à la façon d’un parc d’attraction les sites olympiques mélangés à des monuments parisiens. À la manière des bandes dessinées « Où est Charlie ? », les affiches fourmillent de personnages, de détails, de clins d’œil.
Exit les symboles de la France
Comme toute œuvre artistique, elle aura ses défenseurs et ses détracteurs, mais en tout cas elle brille par son originalité et son sens esthétique contemporain, et donne un caractère très festif au futur évènement, en enlevant son côté un peu trop solennel où le risque de surplomb que l’on attribuerait au sport, donneur de leçons de morale à la terre entière.
Il est difficile de recevoir les arguments du choix artistique de l’auteur, car il a précisément emprunté un axe méticuleux, expressif, ancré dans le réel et la vie en commun, et non figuratif, symbolique voire abstrait.
Des détails ont cependant créé des interrogations voire des polémiques et expriment une volonté de ne pas embarquer dans l’image projetée des symboles de l’histoire de France ou de la nation. Dans ce foisonnement de couleurs, avec un drapeau olympique qui coiffe la tour Eiffel, l’étendard français est bizarrement très absent, même de manière imagée, comme si l’artiste et ses commanditaires craignaient la récupération d’un sentiment national peut-être jugé comme ambigu. Idem pour Marianne. C'est également la suppression de la fumée tricolore des avions de la Patrouille de France que l'on remarque. Comme une honte à affirmer ce que nous sommes, à afficher haut et fort nos propres couleurs, alors que dans de nombreux pays le drapeau national flotte fièrement devant chaque maison ! Pourtant, que le vieil étendard de la France soit devenu le symbole exclusif d'un patriotisme suspect et réactionnaire est un surprenant renversement. À l'origine en 1791, il est un symbole de gauche révolutionnaire, honni par la droite monarchiste.
L’éradication de la croix
De deux choses l’une, soit ces omissions ou ellipses sont involontaires et traduisent une vision décalée voire déconnectée de la symbolique du pays. À tout le moins, le commanditaire aurait pu ajuster les choses dans un échange fécond avec l’artiste. Soit cela est fait à dessein et on se demande qu’elle peut être la motivation profonde d’un tel choix politique au sens de la définition du socle commun de notre cher pays. Il est difficile de recevoir les arguments du choix artistique de l’auteur, car il a précisément emprunté un axe méticuleux, expressif, ancré dans le réel et la vie en commun, et non figuratif, symbolique voire abstrait.
L’autre détail surprenant, c’est l’éradication de la croix surplombant le dôme des Invalides au profit d’une flèche « laïque » et neutre, alors que la croix est là depuis près de 350 ans, date de son achèvement en 1685 par Jules Hardouin-Mansart. Cette église constitue le chef-d’œuvre de l'architecture religieuse de la fin du XVIIe siècle, un des tout premiers grands monuments de Paris. On nous explique bien sûr que l’œuvre est représentative et non exhaustive, mais c’est un peu difficile à admettre quand on voit la méticulosité que l’artiste a pris pour certains détails et le réalisme remarquable et saisissant de certains aspects.
Une simple faute de goût ?
Depuis quelques décennies, le mot « détail » a pris une connotation particulière dans le débat national, et on accepte volontiers de croire comme le dicton que le diable s’y niche parfois. Sans s’embarquer dans un grand procès en sorcellerie de la « cancel culture », on voit bien que certaines élites intellectuelles aiment éradiquer tout lien de la France avec son histoire chrétienne. Et forcément, le sujet finit par devenir urticant pour tous ceux qui croient comme le général de Gaulle qui l’affirmait à Rome en 1959, que « notre pays ne serait pas ce qu'il est, s'il n'était d'abord un pays catholique... ». Ils sont certes de moins en moins nombreux à l’exprimer, mais on a bien senti que ce sentiment était tout de même fortement présent devant l’incendie de Notre-Dame de Paris, symbole sublime de l’art chrétien français.
L’on aimerait tant éviter tout cela pour servir la concorde plutôt que la division, la louange plutôt que la critique, qui donne un peu d’amertume dans la bouche !
On parlera donc de faute de goût puisque ce n’est que de l’art, et d’une mauvaise manipulation des symboles. Et dire que l’on aimerait tant éviter tout cela pour servir la concorde plutôt que la division, la louange plutôt que la critique, qui donne un peu d’amertume dans la bouche ! De plus, cela semble si facile de rassembler avec peu de choses notre pays tant fracturé… Laissons donc cette polémique un peu de côté en considérant chaque accident comme un simple incident.
Au cœur de l’événement
Soyons néanmoins rassurés : la croix sera bien présente à Paris lors des JO grâce à l’initiative Holy Games, qui met en place de nombreuses actions pour montrer la présence réelle et fraternelle de l’Église au cœur de l’événement. Elle ne sera pas qu’au sommet des églises, mais dans le cœur de nombreux croyants qui voient en elle non seulement le symbole du rachat du monde par le Christ, mais aussi le signe « + » positif de l’amour de Dieu pour chaque personne et notamment les athlètes, les supporters et tous ceux qui aiment le sport.