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"En fait, merci Maman" est une phrase qui peut passer par la tête de celles, qui en découvrant les joies de la maternité, en palpent aussi les angoisses, les doutes et les déceptions. "Je me rappelle des moments où ma mère nous autorisait à sortir seuls, de jour ou de nuit", confie Aude. "Elle restait éveillée jusqu'à tard, en s’inquiétant pour nous constamment. Cela nous énervait, car il nous semblait qu’elle ne nous faisait pas confiance, qu’elle ne stressait pour rien. J’entends toujours sa petite phrase au retour, accompagnée d’un sourire : tu verras quand tu seras maman !" Astrid complète ce témoignage : "Maintenant, en effet, on comprend".
Pour beaucoup de mères, leur maman est devenue un exemple une fois qu’elles découvraient à leur tour la maternité : "Elle faisait tout pour nous, et très souvent avec le sourire ! Maintenant que je suis maman, je me dis que c’est un bel exemple à suivre !", confie Claire. Mathilde complète : "Maman a été présente, bienveillante attentive et toujours à l'écoute alors qu'elle travaillait non par choix. Je retiens d'elle un courage sans faille, une volonté à toute épreuve". Si elle inspire l’exemple, une mère peut aussi être de bon conseil face aux défis auxquels une femme est confrontée dans sa maternité. L’expérience de sa mère a été précieuse pour Caroline le jour où elle a dû à son tour "aider son enfant pour des problèmes de maths ou de grammaire, ou encore lui expliquer les changements du corps."
Prendre conscience, premier pas vers la gratitude
Devant ses fourneaux, Astrid se dit souvent : "Je n’ai pas assez remercié ma maman pour son amour en touillant les marmites, tout son travail de l'ombre gratuit et sans reconnaissance directe, le sacrifice d'elle-même pour ses enfants jour après jour." Prendre conscience, en vivant à son tour l’expérience de la maternité, du don d’elle-même qu’a consenti sa mère est un premier pas pour exprimer sa gratitude.
Astrid confie encore : "Tant qu'on n'est pas maman, on n'a pas vécu cette fragilité compatissante du cœur que la maternité nous a forgée". Être maman, c’est devenir un peu plus vulnérable. En découvrant cela, on comprend aussi combien l’on a pu, souvent maladroitement et parfois volontairement, blessé notre mère par des paroles ou des attitudes.
Nos propres manquements et la confrontation à nos limites dans la maternité appellent à pardonner les erreurs de notre mère : on a parfois de grandes idées sur la façon dont on aurait dû être élevée, on découvre la réalité de l’amour en s’abaissant chaque jour pour ramasser les chaussettes sales qui trainent ! Cette expérience incite au pardon et procure une consolation sur d’éventuelles blessures, même plusieurs années plus tard.
La maternité, lieu d’une nouvelle complicité
Traverser des expériences similaires à celles que l’on a vécues, en étant parfois de l’autre côté de la scène, peut donner lieu à des échanges complices avec sa mère. Laurence raconte qu’elle a compris tout ce que sa mère avait fait pour elle pendant "les nuits aux urgences, les week-ends et les vacances passés à l’hôpital, les centaines de rendez-vous et de conduites". Des souvenirs difficiles, mais dont on peut rire aujourd’hui avec sa mère. Ces moments rappellent combien l’on est aimé et aident à puiser un peu de courage pour affronter le quotidien. Osons aussi nous tourner vers Marie auprès de la Croix, Mère du Ciel se penchant sur Son Fils agonisant.
Si ce n’est qu'une fois que l'on est mère que l’on comprend tout ce que sa propre mère a fait pour soi, et même si c’est à 20 ans, 30 ans ou 40 ans, il n’est jamais trop tard pour lui exprimer son amour reconnaissant et puiser dans cette expérience commune de la maternité la source d’une plus grande complicité. Alors, en ce 3 mars, fête des grands-mères, glissons un petit : "Au fait, bonne fête Maman" !