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"La liberté religieuse est violée dans près d'un tiers des pays du monde". C'est par ce triste constat que Mgr Ettore Balastrero, observateur du Saint-Siège aux Nations Unies, a tiré la sonnette d'alarme sur l'état de la liberté religieuse lors de la 55eme session du Conseil des droits de l'Homme à Genève, le 28 février. Près de 4,9 milliards de personnes sont concernées par la violation de la liberté de penser, de conscience et de religion, a-t-il lancé, s'appuyant sur les données de l'Aide à l'Église en détresse.
Le nonce apostolique a également dénoncé une hausse de la discrimination dans les pays occidentaux, sous couvert de "tolérance et d'inclusion". "La législation visant à l'origine à lutter contre les "discours haineux" est souvent instrumentalisée pour remettre en question le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, conduisant à la censure", a-t-il ainsi affirmé avant de déplorer plus loin un "manque de respect pour la dignité humaine".
Respect de la dignité humaine
C'est justement cette même dignité humaine qui doit "devenir le principe directeur", a encore déclaré Mgr Balastreo, notamment dans les domaines de la technologie et de l'intelligence artificielle qui peuvent aussi bien servir l'être humain que lui retirer toute dignité. "Les progrès dans ce domaine doivent respecter les droits humains fondamentaux", mais aussi "favoriser et non entraver les relations personnelles, la fraternité, l'esprit critique et la capacité de discernement". Le représentant du Saint Siège a d'autre part fustigé la création de "nouveaux droits" conduisant à une "“colonisation idéologique” qui menace la dignité humaine, créant des divisions entre les cultures, les sociétés et les États, au lieu de favoriser l'unité et la paix".
Insistant sur la notion de fraternité universelle, Mgr Balastreo a rappelé que celle-ci est "une condition essentielle pour la pleine réalisation des droits de l'homme dans le monde d'aujourd'hui". Selon lui, "lorsque nous ne reconnaissons pas que nous sommes tous interconnectés, nous souffrons tous".