Il est des voyages qui marquent autant le cœur que le corps, l’âme et l’esprit. Des voyages qui ne nécessitent pas de parcourir la moitié du globe pour déconnecter d’un quotidien effréné et se reconnecter à l’Essentiel. Situé au large de la Sicile et de la Tunisie, au cœur de la Méditerranée, l’archipel maltais en fait partie. Composé de six îles dont les principales sont Malte, Gozo et Comino, Malte est le plus petit État de l’Union européenne avec 316 km2 de superficie. Petit par la taille peut-être, mais certainement pas par son histoire, sa foi et son patrimoine.
Comme le raconte saint Luc dans les chapitres 27 et 28 des Actes des Apôtres, saint Paul s'est échoué sur les îles maltaises, plus précisément sur la petite île connue désormais sous le nom de l'île Saint-Paul, entre les baies de Mistra et de Mgiebah, il y a de cela 2000 ans. En l’an 60, alors qu’il se rendait à Rome pour y être jugé, Paul fit ainsi naufrage au large de la côte nord-ouest de Malte et y passa les mois d’hiver. Pendant son séjour, il convertit le gouverneur de l’île, Publius, qui fut ensuite le premier évêque et le premier saint de Malte, il guérit les malades et convertit des personnes, établissant ainsi les racines du christianisme maltais.
Une foi vivante et vivace
C’est ainsi, donc, que la religion catholique serait arrivée à Malte et demeure encore aujourd’hui bien vivante : plus de 97% des plus de 480.000 habitants se déclarent catholiques. Arrivés à Malte en 1530, les chevaliers-Hospitaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ont établi leur quartier général sur l’île et l’ont transformée en une formidable forteresse. Au fil des siècles, ils ont laissé une marque indélébile sur l’architecture, la culture et la piété de Malte. S’appuyant sur une culture de l’accueil exceptionnelle et sur leur propre tradition, les Chevaliers devaient également offrir un refuge aux pèlerins qui étaient en route vers saint Jacques de Compostelle. Lorsque les îles maltaises étaient gouvernées par l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, elles ont aussi vaillamment combattu pour défendre la foi catholique face à la progression de l’Islam en Méditerranée.
Malte peut revendiquer une tradition ininterrompue de deux millénaires d’un riche héritage chrétien, et d’une communauté aussi ancienne que celles de Jérusalem, d’Éphèse, de Corinthe et de Rome.
À l’indépendance du pays en 1964, la Constitution maltaise fait de la religion catholique romaine la religion officielle de Malte, conférant ainsi à l’Église le droit et le devoir de dispenser un enseignement religieux dans les écoles. Une religion officielle qui n’empêche pas la liberté de culte de chaque citoyen garantie également par la Constitution. Une histoire dont les Maltais sont fiers : ils comptent parmi les catholiques les plus fervents du monde.
Une église par kilomètre carré
Malte peut revendiquer une tradition ininterrompue de deux millénaires d’un riche héritage chrétien, et d’une communauté aussi ancienne que celles de Jérusalem, d’Éphèse, de Corinthe et de Rome, grâce au naufrage providentiel de Paul. Le pays compte aujourd’hui plus d’une église par kilomètre carré. Certains disent qu’il y a tellement de chapelles et d’églises dans l’archipel qu’il est possible d’assister à la messe dans une église différente, presque tous les jours, pendant une année entière ! Même la plus petite des îles de l’archipel maltais, Comino, connue pour ses remarquables lagons bleu cristal, possède une chapelle… pour trois habitants !
La plupart de ces églises sont dédiées à la Vierge Marie, et certaines d’entre elles sont connues pour être des lieux où d’innombrables grâces, comme en témoignent les nombreux ex-voto recouvrant l’un des murs du sanctuaire Notre-Dame de Mellieħa, sur l’île de Malte. Aujourd’hui encore, les pèlerins se déplacent donc en masse dans ces églises pour demander à la Vierge une grâce spéciale ou pour la remercier pour celles déjà reçues. C’est aussi le cas de la Madone Tal-Ħerba à Birkirkara, du sanctuaire national Notre-Dame de Ta’Pinu à Gozo ou encore à l’ancien sanctuaire de l’Immaculé conception à Qala pour ne citer que trois des nombreuses et magnifiques églises mariales du pays.
Malte, c’est aussi d’incroyables randonnées que le doux climat permet de réaliser toute l’année. Les Falaises de Dingli, la côte nord de Gozo, la baie de Ghar Lapsi… avec des distances somme toutes assez réduites et des reliefs loin d’être insurmontables, l’archipel maltais est un lieu privilégié pour contempler et s’émerveiller devant la Création. Que ce soit pour marcher à la rencontre des Maltais, de soi mais aussi de Dieu, touristes et pèlerins y trouveront leur compte. Et si certains le désirent, ils pourront réaliser leur propre "pèlerinage" dans les pas de saint Paul, des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou, tout simplement… un tronçon du chemin de Compostelle ! Malte a en effet récemment été officiellement intégrée au chemin de Saint-Jacques, ajoutant une étape fascinante sur la route de ce pèlerinage traditionnel.
Certains historiens estiment que le nom de Malte viendrait du phénicien מלט−mlṭ qui signifie "refuge" ou "port". Si l’hypothèse est difficilement vérifiable, la symbolique est belle. Oui, Malte est bien le refuge idéal pour celles et ceux qui désirent se ressourcer, physiquement et spirituellement. C’est aussi un port que l’on quitte incontestablement avec tristesse et que l’on retrouve avec joie et impatience tant la vie y est douce et paisible.
En partenariat avec l'Office de tourisme de Malte