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Une voix dynamique, une belle assurance, le rire facile, s’entretenir avec Cilou est une bouffée de fraîcheur. Mariée, âgée de 29 ans, celle que l’on connaît sous le nom de Cilou est auteur-compositeur-interprète, mais aussi scénariste et metteur en scène de clips vidéo au sein de l’agence Cifral dont elle est cofondatrice. Elle a sorti son premier single "En Stop" en février 2020, et a été véritablement révélée avec son clip "Joyeux" qui raconte l’histoire vraie de Luis, un enfant porteur de trisomie 21. Elle annonce, en exclusivité pour Aleteia, la sortie prochaine – "en mars-avril" – d’une nouvelle chanson, sur le thème des débuts d'une relation amoureuse. Flûtiste, chanteuse, passionnée par la création de contenus audiovisuels, elle a à cœur de mettre ses nombreux talents au service de projets qui ont du sens. Rencontre.
Aleteia : Pouvez-vous nous raconter votre parcours avant la chanson ?
Cilou : J’ai commencé la musique à 4 ans. J’ai fait de la flûte traversière jusqu’à la terminale. Je me suis d’ailleurs vraiment posé la question de faire de la flûte mon métier – alors que je ne me suis jamais posé la question pour le chant ! – mais j’étais aussi très attirée par le monde de l’entreprise. J’apprécie le côté gestion de projet, travail en équipe, et j’aime beaucoup le marketing, la communication. Assez naturellement donc, je suis allée en école de commerce, puis j’ai travaillé chez Danone, en marketing, une belle expérience !
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous consacrer à la chanson ?
Pendant mes études, je suis partie six mois en mission humanitaire à Jakarta, en Indonésie, dans un bidonville, avec l’ONG Life Project 4 Youth ("projet de vie pour les jeunes"). Là-bas, j’ai fait de la musique, j’ai appris aux jeunes à jouer de la guitare, puis ils ont commencé à écrire leur histoire que j’ai mise en musique. Nous avons enregistré la chanson en studio et tourné un clip. Quand je suis rentrée en France, l’ONG m’a proposé de continuer le projet qu’on avait lancé dans le bidonville et de l’élargir à d’autres jeunes, dans d’autres bidonvilles, dans d’autres pays. On a sorti un album regroupant douze chansons qui ont été enregistrées aux Philippines, en Inde, au Vietnam et en Indonésie. Cela m’a permis de découvrir le monde du studio, de la composition, et de voir que tout ce que j’aimais du monde de l’entreprise, je pouvais le retrouver dans la musique.
Vous paraissez très sensible à la question du handicap. D’où cela vient-il ?
Je ne suis pas concernée de manière directe par le handicap mais oui, je suis touchée par les personnes porteuses de handicap. Avec ma famille, j’ai côtoyé régulièrement, à travers une association, des enfants porteurs de handicap mental. Pendant mes études, je faisais partie d’une association qui montait une comédie musicale avec des personnes atteintes d’autisme. Et puis en 2021, je suis tombée sur une publication : "On est en 2021, c’est l’année de la trisomie 21". Je me suis dit que si je voulais écrire une chanson sur la trisomie, c’était cette année-là ! Cela faisait aussi un petit moment que je voulais écrire sur la joie, mais je n’y arrivais pas, ça manquait de profondeur. Et là j’ai eu un déclic : comment mieux parler de la joie de manière pure et profonde si ce n’est en parlant de la trisomie 21 ?! Leur manière d’être sans filtre, leur joie contagieuse, tout cela nous apprend quelque chose de la vraie joie.
Où trouvez-vous l’inspiration pour vos chansons ?
Ce que j’aime, c’est quand des chansons peuvent rejoindre d’autres personnes, quand on a l’impression qu’elles ont été faites pour soi. J’appelle ça des chansons couvertures : elles épousent exactement notre état d’âme du moment. C’est ce que je recherche : écrire des chansons où d’autres peuvent se retrouver. C’est la raison pour laquelle je m’inspire souvent d’histoires vraies, car quand c’est vrai, c’est plus facile de se projeter. Pour "Joyeux", je ne voulais pas inventer une histoire, ni faire une chanson catalogue qui veuille tout dire sur la trisomie 21. Je voulais raconter une histoire vraie, particulière. J’ai contacté des familles sur Instagram et j’ai rencontré la famille de Luis. La chanson raconte leur histoire, la manière dont ils ont vécu les choses, ce sont leurs mots.
Dans votre dernière chanson "Pas à pas" sortie en avril 2023, vous évoquez des peurs, celle d’échouer, de décevoir… Quelles sont vos peurs, qui sont peut-être à l’origine de cette chanson ?
La chanson évoque beaucoup de peurs, notamment celles qui peuvent être assez facilement dépassées ! Il n’y a pas que mes peurs, dans la chanson, mais c’est vrai, beaucoup sont inspirées des miennes. Quand on est chanteur, on met ses tripes en chanson. La peur la plus puissante chez moi est peut-être la peur d’être exposée, d’être jugée, de ne pas savoir si ce que je fais est bien ou pas. Quand je me suis lancée dans la musique, j’ai eu peur de me prendre un gros vent, d’être ridicule. Finalement, ce qui m’a aidé à avancer, c’est de ne pas me poser trop de questions, de lâcher un peu le contrôle sur moi-même. C’est un bon moteur.
Quels sont vos projets en cours ?
Le premier, que je vous annonce en exclusivité (rires), c’est une nouvelle chanson ! Je viens tout juste de tourner le clip. Elle porte sur le début des relations amoureuses, et devrait sortir en mars-avril. Parallèlement, je travaille beaucoup sur le développement d’une agence spécialisée en créations audiovisuelles pour des entreprises ou des associations, Cifral, que j’ai créée en 2021 avec Fred et Alexandre Caramia. En réalisant mes propres clips pour mes chansons, j’ai découvert que la vidéo me passionnait. Je me sens d’ailleurs plus productrice que chanteuse. J’aime composer, enregistrer, faire des clips, que ce soit pour moi ou pour d’autres, tant que les messages sont porteurs de sens et que les projets sont orientés vers le bien commun.