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Si l’Église catholique n’existait pas, il faudrait l’inventer. Mais si. Parce que, que vous en fassiez ou non la demande, elle ne décalera pas le mercredi des Cendres, au prétexte qu’il tombe le même jour que… la Saint-Valentin. Et là, on peut lui dire merci. En premier les célibataires. Disons que dans mon passé de célibataire, et avec quelques Saint-Valentin inutilisées au compteur, ça m’aurait aidée. À la demande parfois ironique, ou subtilement teintée de pitié, "et toi tu sors avec qui ce soir ?", j’aurai pu répondre avec majesté "avec Jésus, ce soir j’ai mercredi des Cendres".
Mais vous aussi vous pourrez dire merci, si vous êtes un de ces couples qui ne fêtera la Saint-Valentin que le jour où elle tombera un week-end du mois de juin, ou sur les ponts du mois de mai, et non un soir de semaine en plein mois de février où il fait froid, nuit à six heures, et réveil le lendemain pour aller bosser. Parce que ce soir, vous sortirez quand même tous les deux en amoureux, c’est mercredi des Cendres. Merci aussi, si vous êtes un de ces vieux couples persuadé que sa trente-sixième année de mariage survivra à ce hasard du calendrier, "ma chérie, ce soir pour changer, on a mercredi des Cendres".
Merci, si votre amoureux inventif vous a proposé de fêter la Saint-Valentin en séance cœur-duo à la salle de sport : tous les deux harnachés à une machine qui vous fait sauter, courir, et transpirer de concert — si si ça existe, j’ai vérifié. Parce que là vous pourrez aussi répondre "désolée, chéri, j’en rêvais, mais une autre fois peut-être, ce soir on a mercredi des Cendres".
La grande amie du désir
Merci si vous vous creusiez la tête pour trouver une idée de Saint-Valentin, ce soir Jésus a fixé le lieu, le jour et l’heure. Et malin en plus : pour le rendez-vous de la love, il faudra patienter jusqu’à samedi après les vêpres. Et comme la patience est une grande amie du désir, les amoureux ne s’en plaindront pas. Vous pouvez vérifier : la série turque Emanet a maintenu pendant plus de 600 épisodes à ce jour des millions de spectateurs (que l’on soupçonne d’être majoritairement des spectatrices), arrimés à leur écran depuis le Brésil, l’Inde, la Jamaïque, l’Afrique du Sud, et j’en passe.
Sur quelle suspense haletant ? Il a fallu attendre 235 épisodes pour que le héros ose effleurer de sa moustache les lèvres de son amoureuse, et encore on n’a pas bien vu en raison du gros plan inopiné sur une plante verte juste à ce moment… tout ceci rigoureusement vérifié bien entendu. Ce qui nous prouve que Nietzsche n’avait pas tout à fait raison lorsqu’il affirmait que faire attendre est le meilleur moyen de monter les gens contre vous et de leur mettre de mauvaises idées en tête. Donc oui, le carême fait du bien aux amoureux, l’attente et l’espérance sont le ciment de l’amour, merci à l’Église de nous faire entrer dans ce mystère ce 14 février, mercredi des Cendres.