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Le pape François a réaffirmé son opposition à la gestation pour autrui (GPA) lors de ses vœux au corps diplomatique, prononcés le 8 janvier. "Le chemin de la paix exige le respect de la vie, de chaque vie humaine, à commencer par celle de l'enfant à naître dans le ventre de la mère, qui ne peut être supprimé ou devenir un objet de commercialisation", a-t-il assuré. Pour François, cette pratique qui "lèse gravement la dignité des femmes et des enfants" est d'abord "fondée sur l’exploitation d’une situation de nécessité matérielle de la mère". "Un enfant est toujours un cadeau et jamais l’objet d’un contrat", a-t-il ajouté.
Sans se contenter d’une simple dénonciation, le Pape a aussi appelé la communauté internationale à "interdire universellement" la pratique de la GPA. Cette technique de procréation médicalement assistée consiste pour un couple homosexuel ou hétérosexuel infertile à faire appel à une mère porteuse, dans l’utérus de laquelle un embryon est implanté. Souvent contre rémunération, cette femme devra remettre l’enfant au couple après la naissance.
Une "pratique inhumaine"
Ce n’est pas la première fois que le Pape exprime sa ferme opposition à la gestation pour autrui. En juin 2022, il l’avait qualifiée de "pratique inhumaine", "avec laquelle les femmes, presque toujours pauvres, sont exploitées et les enfants traités comme des marchandises".
Il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’en Inde ou aux États-Unis pour trouver des pays qui autorisent la GPA. En Europe, plusieurs États l’interdisent, comme la France, l’Allemagne ou l’Italie. Mais d’autres l’autorisent, soit parce qu’ils ont légiféré en ce sens, comme la Grèce ou la Roumanie, soit parce qu’aucune loi n’encadre la pratique, comme au Danemark, en Belgique ou aux Pays-Bas.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de règle internationale interdisant la pratique de la GPA. Mais l’Union européenne pourrait prochainement se doter de la première du genre : en octobre 2023, le Parlement européen a adopté un projet de révision d’une directive sur la lutte contre la traite des êtres humains, qui inclut un amendement prévoyant l’interdiction de la GPA dans toute l’Union européenne. Mais il reste encore plusieurs étapes avant que le texte final ne soit adopté et les Etats membres tenus d’interdire la GPA sur leur sol.