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Nous nous sentons parfois tristes, ennuyés et apathiques. Rien autour de nous ne nous importe. Les personnes dont nous sommes proches nous donnent des conseils pour résoudre notre problème et des "coachs" de vie promettent de mettre fin à nos maux. Cependant, ils oublient le plus important : se concentrer sur le fait que les êtres humains sont également attaqués parce qu’ils négligent leur dimension spirituelle.
Dans le livre-entretien réalisé avec le père Marco Pozza, aumônier de la prison de Padoue (Italie), Vices et vertus. Entretiens avec Marco Pozza, le pape François affirme que s’il y a "des gens vertueux, des gens vicieux, la majorité d’entre nous est un mélange de vertus et de vices". "Certains sont doués pour une vertu, mais ont une faiblesse. Parce que nous sommes tous vulnérables", explique-t-il. Ainsi, il fait référence aux vices, qui contrairement aux vertus, nous éloignent de l’amour de Dieu. Et parmi eux, se trouvent l’apathie, l'acédie et la paresse. Si leur signification est proche, il existe néanmoins certaines différences. Mais toutes trois finissent par conduire à pécher de différentes manières. Voici comment y faire face et s’en défaire.
L'APATHIE
"L’indifférence néglige ou refuse la considération de la charité divine ; elle en méconnaît la prévenance et en dénie la force". (CEC 2094).
"L’indifférence tue", car elle exprime au fond le "désintérêt pour la vie", avait déclaré le pape François le 17 octobre 2018 lors d’une audience générale. La personne qui est attaquée par l'indifférence souffre d'immobilité spirituelle pour agir en faveur d'elle-même ou des autres, ainsi que pour communiquer de quelque manière que ce soit avec Dieu, parce qu'elle n'est tout simplement pas intéressée. Elle peut être combattue par la charité, comme le propose souvent le Pape. De son côté, le philosophe Jean-Jacques Wunenburger écrit dans L'indifférence, faiblesse et force (ed. Autres Temps) : "S'arracher à la mauvaise indifférence exige que nous nous sentions également enveloppés dans l'unique source d'amour qui ne vient jamais seulement de nous. L'indifférence peut dès lors signifier aussi pour nous, nous effacer devant Dieu pour mieux en recevoir l'infinie charité."
Acédie
Le Catéchisme de l'Église catholique mentionne aussi l’acédie, "une autre tentation, à laquelle la présomption ouvre la porte".
"Les Pères spirituels entendent par là une forme de dépression due au relâchement de l’ascèse, à la baisse de la vigilance, à la négligence du cœur. " L’esprit est ardent, mais la chair est faible " (Mt 26, 41). Plus on tombe de haut, plus on se fait mal. Le découragement, douloureux, est l’envers de la présomption. Qui est humble ne s’étonne pas de sa misère, elle le porte à plus de confiance, à tenir ferme dans la constance". (CEC 2733)
L’acédie est l’équivalent français du mot grec akèdia, qui est formé de deux parties : le premier "a", alpha en grec, qui est une privation, donc "manque de" ; et kèdos, qui veut dire "le soin". Comme l’indique Dom Jean-Charles Nault dans Aleteia, "à l’origine, ce manque de soin était chez les philosophes grecs (avant même la période chrétienne), le manque de soin pour les morts, c’est-à-dire le fait de ne pas enterrer ses morts. À l’époque chrétienne, va apparaître une nouvelle signification : c’est toujours le manque de soin — puisque le mot veut dire cela — mais ce sera le manque de soin pour sa vie spirituelle, le manque de soin pour son salut : ne plus se préoccuper de sa vie spirituelle ni de son salut". Ainsi, il s’agit d’un manque de foi et de la difficulté de prier ou de persévérer pour éviter les tentations. Le Père du désert Évagre le pontique donne cinq remèdes pour se guérir du "démon de midi" : pleurer, avoir une bonne hygiène de vie, s’appuyer sur l’écriture, penser à la mort, et tenir coûte que coûte.
3 LA PARESSE
La paresse fait partie des péchés capitaux, qui engendre d’autres péchés (CEC 1866). La preuve, l’acédie et la paresse sont considérées comme deux synonymes par le Catéchisme de l’Église Catholique :
"L’acédie ou paresse spirituelle va jusqu’à refuser la joie qui vient de Dieu et à prendre en horreur le bien divin". (CEC 2094)
L’antidote à la paresse est la persévérance. Saint Jérôme conseille d’ailleurs : "Vis de telle sorte que le démon te trouve toujours occupé". Comme le rappelle le père Michel Martin-Prével dans Aleteia, "saint Thomas d’Aquin remarque que la persévérance, qui s’appuie sur la raison et sur la volonté, est plus forte que la constance, à visée plus courte, puisqu’elle combat contre la durée elle-même. Elle fonde la fidélité pour un moment ou pour toute la vie, comme dans le mariage ou la vie consacrée. Quant à ceux qui persévèrent dans la foi en Dieu, on les appelle des fidèles".
Combattre les vices par les vertus
Ces trois maux sont plus courants qu’on ne peut l’imaginer. Combien de personnes se perdent au milieu de leur quotidien et laissent le soin de leur âme pour plus tard ? Le risque est de réduire la proximité avec Dieu et les autres. C'est pourquoi il est important de combattre ces vices par la pratique des vertus, en particulier de la charité, qui implique l'intérêt de cultiver sa relation avec le Seigneur à travers la prière, les sacrements, les lectures pieuses, la méditation et les œuvres de miséricorde. C’est ainsi, qu’il sera possible de renforcer sa volonté et agir avec persévérance pour atteindre la sainteté et donc le Ciel.