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"J’ai toujours aimé fabriquer des crèches, c’est une passion depuis tout petit", confie à Aleteia Benoît Cochet. "J’ai gardé cette passion en devenant père de famille et une année, j’ai inventé une crèche, de simples silhouettes installées sous un escalier, éclairées par une lumière." C’est ainsi que l’aventure de Crèche Lumière a commencé. "Je trouve cela vraiment intéressant que les personnages ne se dévoilent pas complètement. Le fait de regarder des silhouettes laisse un espace pour l’imagination. L’un peut imaginer Marie qui sourit, l’autre Marie recueillie, chacun a une place pour imaginer ce qui se passe", poursuit-il.
Après cette première création, Benoît Cochet décide de créer une crèche plus grande, à installer sur son balcon qui donne sur la rue. Il reprend sa scie sauteuse et découpe alors des personnages assez grands pour que des néons tiennent derrière les formes. "C’est là que le côté missionnaire est apparu", se souvient-il. "Les voisins étaient ravis, et ils nous rappelaient même à l’ordre si, une année, nous installions la crèche en retard ! Nous avons aussi commencé à recevoir de gentils mots dans notre boîte aux lettres."
Ainsi Benoît partage l’histoire d’une maman qui passait chaque matin avec sa fille. Elles ne connaissaient pas Jésus et la mère tentait d’expliquer à sa fille qui la questionnait. Un jour la maman a raconté à Benoît : "Grâce à votre crèche, j’essaie d’expliquer à ma fille, avec mes petits moyens." L’esprit de Noël s’était invité dans cette famille.
Par la suite, le projet a connu un véritable essor : "Le maire de notre commune nous a soutenu et nous avons reçu le prix de la plus belle décoration du village", confie le père de famille. "Puis le curé de Senlis est venu dîner à la maison et il a demandé une crèche pour la cathédrale ! Les gens ont apprécié et les commandes se sont multipliées."
Un nouvel essor
Benoît Cochet doit alors s’organiser. Les personnages ne peuvent plus être faits en bois, à la main, par lui seul. Les personnages sont dès lors découpés au laser dans le métal, Crèche Lumière devient une association de bénévoles, faisant travailler un ESAT pour donner un travail aux personnes handicapées. Tous les bénéfices de l’association sont reversés au chrétiens d’Orient via l’Aide à l’Eglise en Détresse.
La Crèche Lumière trouve aussi une place dans un village proche de Senlis, grâce un à système judicieux : "Une paroisse n’avait pas les moyens d’acheter la crèche en totalité", partage Benoît Cochet, "nous avons donc inventé un système de location, et une personne du village a mis un message dans les boîtes aux lettres de tous les habitants du village - pas seulement les paroissiens - en expliquant la situation. Il expliquait que s’ils appréciaient admirer les personnages à la nuit tombée, ils pouvaient soutenir l’achat de cette crèche en mettant un petit quelque chose dans sa boîte aux lettres. Ainsi le village a récolté tous les fonds nécessaires en quelques jours !"
Pour Benoît Cochet, les gens sont attachés à la crèche, notamment en vertu de son aspect patrimonial. "La loi de 1905 autorise à installer des crèches près des églises, les particuliers peuvent eux aussi partager le message de Noël grâce à Crèche Lumière sur leur balcon ou le rebord de leur fenêtre, comme le font les lyonnais le 8 décembre. Certaines écoles en installent aussi, et même certaines entreprises", témoigne le fondateur de l’association.
"Quand la crèche est vue, elle se répand. La crèche permet d’annoncer à l’extérieur ce qu’on attend à l’intérieur. Elle ne remplace pas la crèche du salon avec ses santons, mais les silhouettes éclairées permettent de faire entrer la crèche dans des foyers où elle n’est pas installée. Elle touche par la beauté des personnages et la simplicité du visuel."
La Crèche de Benoît poursuit son aventure en illuminant la France, la Suisse, la Belgique, et cette année, elle accueillera même les pèlerins à la porte Saint Michel à Lourdes.