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Épineuse question que celle de la hiérarchie, qui sous-tend celle de sa cousine redoutée : l’obéissance. Dans l’Église catholique, l’obéissance n’est ni « devoir », ni « vertu », mais « conseil évangélique », au même titre que la pauvreté et la chasteté avec qui elle forme les trois vœux solennels professés par les religieux. Rappelons-le cependant, car le sujet peut être douloureux : la hiérarchie n’implique pas l’obéissance aveugle et sans recul, mais la confiance en Dieu qui veut le bien de ses enfants. « Parmi les qualités les plus indispensables pour le ministère des prêtres, il faut mentionner la disponibilité intérieure qui leur fait rechercher non pas leur propre volonté, mais la volonté de celui qui les a envoyés », écrit Paul VI dans son Décret sur le ministère et la vie des prêtres.
Clergé régulier ou clergé séculier ?
Les prêtres et religieux forment ensemble le clergé, lui-même réparti en deux groupes : le clergé régulier, qui vit selon une règle religieuse (bénédictins, chartreux, dominicains, etc.), et le clergé séculier, qui vit dans le siècle, c'est-à-dire dans le monde. Il s’agit des prêtres diocésains, des chanoines ou des évêques. Ils ne sont pas soumis à une règle à proprement parler, mais obéissent à l’ordinaire d’un diocèse. Tous sont soumis à l’autorité du pape, depuis que le Concile Vatican I a proclamé le dogme de l’infaillibilité pontificale en matière de foi et de morale. Le Pape doit à son tour répondre de cette charge, à vie, devant Dieu, dont il tire son autorité, en tant qu’évêque de Rome et chef de l’Église.
Sous l’autorité du Pape se trouvent d’abord les sept patriarches catholiques des Églises orientales (patriarcats d’Alexandrie pour les Coptes catholiques ; d’Antioche pour les Maronites, les Syriens catholiques et les Grecs-melkites catholiques ; de Jérusalem pour les Latins catholiques ; de Cilicie pour les Arméniens catholiques et de Babylone pour les Chaldéens). Viennent ensuite les archevêques majeurs, titre réservé aux Églises catholiques orientales et qui désignent en quelques sortes les archevêques des sièges épiscopaux fondés après les sièges patriarcaux. Suivent les cardinaux, qui assistent le Saint-Père dans la gouvernance de l’Église et qui, s’ils sont électeurs, désignent le successeur de saint Pierre lors des conclaves. Un nonce apostolique est quant à lui une sorte d’ambassadeur : il représente le Saint-Siège dans un État. En France, c’est Mgr Celestino Migliore qui occupe actuellement cette fonction.
Dans l’Église latine, les primats sont des évêques qui possèdent une suprématie, essentiellement honorifique, sur les autres évêques. Ils peuvent être apparentés aux patriarches de l’Église d’Orient. En France, les plus connus sont le primat des Gaules à Lyon, et le primat de Normandie à Rouen, mais ces titres ne sont plus vraiment utilisés depuis le Concile Vatican II. Si le droit canonique distingue les fonctions d’archevêque et de métropolite, ils sont souvent assimilés au rôle de coordination entre différents évêques, bien que ce titre soit, pour certaines Églises orientales, essentiellement honorifique. Les évêques administrent quant à eux une entité territoriale : leur diocèse. C’est à leur autorité directe que sont soumis les prêtres diocésains et ils peuvent être aidés par des confrères évêques auxiliaires : c’est par exemple le cas pour le diocèse de Paris.
Le clergé séculier
Dans l’Église romaine, les prêtres diocésains peuvent répondre à plusieurs fonctions. Les vicaires généraux peuvent être considérés comme des sortes d’adjoints aux évêques alors que le doyen est le prêtre qui est à la tête d’un groupement de paroisses appelé « doyenné », dans le but de coordonner l’action pastorale. C’est son évêque qui le désigne. Le curé a quant à lui la charge d’une paroisse. Du latin « curatus », c'est-à-dire « prendre soin », il a une vraie charge de pasteur pour les paroissiens dont il a charge d’âme. C’est lui qui est au plus près du peuple de Dieu. Comme les vicaires généraux pour les évêques, les vicaires sont les autres prêtres qui aident les curés et les secondent dans cette charge. Les diacres en vue de la prêtrise sont encore séminaristes. Au moment de leur ordination diaconale, qui souvent précède d’un an leur ordination presbytérale, ils entrent dans la vie consacrée. Ils ne peuvent administrer que le sacrement du baptême. Les diacres permanents font eux aussi partie du clergé. En effet, le diacre, en recevant le sacrement de l’Ordre, quitte le statut de laïc pour celui de clerc. Le diacre est incardiné, c’est-à-dire attaché à un diocèse. Lors de son ordination, le diacre promet obéissance à son évêque et à ses successeurs.
Le clergé régulier
Une autre branche du clergé, indépendante de la première, regroupe les religieux qui ont choisi de vivre au sein d’une communauté selon une règle. Ils professent les trois conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance, et certains, notamment dans les ordres cloîtrés, font même vœu de stabilité. Avant de professer ses vœux, un candidat fréquente la communauté tout en restant dans le monde, puis postule formellement avant de rejoindre le noviciat, pour une ou plusieurs années. Il ne s’agit donc pas ici de hiérarchie à proprement parler, mais d’étapes à franchir dans un parcours de formation. Qu’il s’agisse de moines et moniales (qui vivent cloîtrés), de religieux apostoliques ou de missionnaires, ils répondent tous à l’autorité de leur supérieur : mère ou père supérieur, père abbé ou mère abbesse, responsable de branche dans les communautés dites « nouvelles ». Comme l’évêque, l’usage veut d’ailleurs que le père abbé porte la crosse pour signifier qu’il a la charge du troupeau qui lui a été confié.