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C’est avec "douleur et appréhension" que le pape François continue de suivre ce qui se déroule en Israël et en Palestine depuis le 7 octobre. "Tant de personnes tuées et d’autres blessées", a-t-il déploré ce mercredi 11 octobre lors de l'audience générale et alors que l’offensive d’une ampleur inédite des islamistes du Hamas contre Israël a provoqué la mort d’au moins 1.200 personnes côté israélien. On déplore au moins 950 morts côté palestinien. En représailles à l’attaque surprise, Israël a lancé des bombardements sur la bande de Gaza dans laquelle vivent 2,3 millions de Palestiniens. La prière du pape François et ses inlassables appels à la paix s’inscrivent dans la politique toujours défendue par le Vatican en Terre sainte : celle qui est au service de la paix et du bien commun. Une politique au service de la paix qui passe pour le Vatican par une solution à deux États et donc la reconnaissance d’un État palestinien.
Jean Paul II en 2003 avait déjà déclaré que seule l’existence de deux États, celui d’Israël et un État palestinien à créer, permettrait de résoudre l’actuel conflit au Proche-Orient. "Le Saint-Siège est convaincu que l’actuel conflit ne sera résolu que lorsqu’il y aura deux États indépendants et souverains", avait-t-il dit devant le nouvel ambassadeur d’Israël auprès du Vatican, Oded Ben-Hur.
Un accord historique en juin 2015
En 2013, l’Église catholique a officiellement reconnu les Territoires palestiniens comme un État souverain à la suite d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU n’hésitant pas à parler d’"État de Palestine". Deux ans après, en juin 2015, le Vatican et l’État de Palestine ont signé au Vatican un accord historique sur les droits de l’Église catholique dans les territoires palestiniens concrétisant ainsi son soutien à une solution à deux États. "L'accord entre le Saint-Siège et l'État de Palestine (...), qui consiste en un préambule et 32 articles, concerne les aspects essentiels de la vie et de l'activité de l'Église en Palestine, tout en réaffirmant son soutien à une solution négociée et pacifique au conflit dans la région", avait déclaré le Vatican dans un communiqué.
"L’accord exprime le soutien du Vatican à une solution du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la formule de deux États", avait aussi expliqué pour l’occasion Mgr Antoine Camilleri, chef de la délégation du Saint-Siège. Cet accord, qui inclut des dispositions protégeant les droits des chrétiens, est considéré par le Vatican comme un modèle pour les relations des pays arabes et musulmans avec leurs minorités chrétiennes. Au total, 138 pays reconnaissent aujourd’hui la Palestine comme un État, parmi lesquels dernièrement l’Islande depuis 2011, la Suède depuis 2014 et donc le Vatican depuis 2015.
Objectif paix
Plus récemment en novembre 2019, craignant une résurgence des violences dans la région après notamment l’annonce américaine de ne plus reconnaitre comme "contraires au droit international les colonies juives en Cisjordanie occupée", le Vatican avait rappelé : "Le Saint-Siège soutient le droit de l’État d’Israël à vivre en paix et en sécurité à l’intérieur des frontières reconnues par la communauté internationale et soutient le même droit appartenant au peuple palestinien, qui doit être reconnu, respecté et mis en œuvre." "Le Saint-Siège réitère sa position concernant la solution prévoyant la création de deux États pour deux peuples comme [étant] le seul moyen de parvenir à une solution définitive à ce conflit de longue durée", poursuivait le communiqué. Deux États pour garantir à chaque peuple l’un des dons les plus précieux qu’a laissé Dieu aux hommes : la paix.