Dans une basilique Notre-Dame de la Garde bondée, le pape François a invité les membres du clergé de Marseille à "ouvrir les portes des Églises" et à être un "port sûr" pour les "blessés de la vie", le 22 septembre 2023. Pour son premier discours public dans la cité phocéenne, le pape de 86 ans a demandé aux catholiques d’imiter avec leur prochain le "style de Dieu" : "proximité, compassion et tendresse".
"Je suis heureux de commencer ma visite en partageant avec vous ce moment de prière". Comme un symbole, le pape François a choisi de prononcer les premiers mots de son déplacement à Marseille depuis la basilique Notre-Dame de la Garde qui surplombe la ville et la Méditerranée. Arrivé en fin d’après-midi à la "Bonne Mère", comme lui-même l’a surnommée, le pape François a d’abord allumé un cierge dans le chœur de la basilique avant de prendre un long temps de silence.
Dans les rangs de l’église se trouvaient le clergé du diocèse de Marseille – prêtres, diacres, séminaristes, consacrées -, des recteurs des sanctuaires du pourtour méditerranéen ainsi que des représentants de l’Église en France, à commencer par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.
Le cadeau des Marseillais
Avant un temps de prière des psaumes et l’enseignement du pape, le cardinal Jean-Marc Aveline a accueilli chaleureusement le pontife : "Dès votre arrivée, vous avez voulu faire comme nous faisons ici, chaque fois qu’un événement heureux ou malheureux surgit dans notre existence […]. Nous montons sur cette colline pour nous confier à la Vierge Marie".
L’archevêque de Marseille, devenu proche du pape en l’espace de quelques mois, lui a aussi présenté un cadeau des Marseillais : un coffret en forme de cœur dans lequel sont inscrits tous les noms de celles et ceux qui ont prié pour le pape sud-américain. Un clin d’œil des habitants de la ville qui ont pris l’habitude au fil des siècles de recouvrir d’ex-voto les murs de la basilique en remerciement à la vierge Marie.
"Aujourd’hui, le cœur que nous vous offrons est petit mais, comme le disait sainte Thérèse de Lisieux, votre sainte préférée : "Rien n’est petit pour un grand amour", a assuré le cardinal Aveline, suscitant le sourire du successeur de Pierre.
"Pardonnez toujours"
Dans sa catéchèse, le pape a confié aux "prêtres et personnes consacrées" une mission : "Bien-aimés, portons à nos frères le regard de Dieu, portons à Dieu la soif de nos frères, répandons la joie de l’Évangile". Dans le premier mouvement, a expliqué le pontife, "nous sommes des instruments de miséricorde, dans le second, des instruments d’intercession".
Ainsi, le chef de l’Église a demandé aux catholiques d’ouvrir "les portes des églises et des presbytères, mais surtout celles du cœur, pour montrer par notre douceur, notre gentillesse et notre accueil le visage de notre Seigneur". Et d’insister : "Que celui qui vous approche ne trouve ni distance ni jugement ; qu’il trouve le témoignage d’une humble joie […] Que les blessés de la vie trouvent un port sûr dans votre regard".
Les exhortant à être des intercesseurs", il a invité les membres du clergé à porter dans la prière les "visages de ceux que la Providence met sur [leur] chemin", surtout à travers des temps d’adoration eucharistique. Il les a enfin suppliés d’être "généreux" avec le sacrement de réconciliation – que les prêtres peuvent donner aux pénitents. "Pardonnez toujours", leur a-t-il lancé, leur demandant encore d’être "généreux comme Dieu est généreux avec nous".
Avec un peu de retard sur le programme officiel, le Pape s'est ensuite dirigé sur le parvis de Notre-Dame de la Garde pour une prière devant le Mémorial dédié aux héros et victimes de la mer doit avoir lieu, en présence des représentants des principales religions de la ville – judaïsme, islam, orthodoxie, évangélique.