"Comme il est bon de te voir !" : c'est ce que pourrait bien dire l'âme à Dieu lorsqu'elle entre en contemplation. Comme l’observe saint Grégoire le Grand : "Quand on voit la personne qu’on aime, on s’enflamme d’un amour plus ardent." Dieu veut justement pour nous cet amour ardent et c'est par la contemplation qu'il est donné à l'homme de le vivre.
La prière contemplative, nous dit le Catéchisme de l'Église catholique, est la prière de l'enfant de Dieu, du pécheur pardonné qui consent à accueillir l'amour dont il est aimé et qui veut y répondre en aimant plus encore (CEC 2712). Sainte Thérèse d'Avila quant à elle, désignait l'oraison ou la prière de contemplation comme un moment passé entre amis : "L’oraison mentale n’est, à mon avis, qu’un commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé". Or, l'une des plus grandes joies de l'amitié est simplement d'être en présence de l'autre, ce qui autorise à rester silencieux pendant un moment, et de simplement profiter de la compagnie d'un autre. Le Catéchisme de l'Église catholique exhorte le chrétien à prendre le temps de nouer ce dialogue silencieux avec Dieu, quelles que soient les circonstances, et à se maintenir dans l'effort :
Le choix du temps et de la durée de l'oraison relève d'une volonté déterminée, révélatrice des secrets du cœur. On ne fait pas oraison quand on a le temps : on prend le temps d'être pour le Seigneur, avec la ferme détermination de ne pas le lui reprendre en cours de route, quelles que soient les épreuves et la sécheresse de la rencontre. On ne peut pas toujours méditer, on peut toujours entrer en oraison, indépendamment des conditions de santé, de travail ou d'affectivité. Le cœur est le lieu de la recherche et de la rencontre, dans la pauvreté et dans la foi.
Une expérience de la promesse céleste
Notre fidélité à la contemplation est généreusement récompensée : "Les personnes contemplatives, en s'efforçant d'atteindre ce qui est au-dessus d'elles, dépassent ce qu'elles sont en elles-mêmes" (saint Grégoire le Grand). Et saint Thomas d'Aquin renforce notre espérance : la contemplation engagée maintenant "nous donne un certain bonheur naissant qui commence ici pour se poursuivre dans la vie à venir". En effet la vie contemplative que nous avons commencée est destinée à devenir parfaite une fois au Ciel "parce que le feu de l’amour, qui commence à brûler ici, s’enflamme d’un amour encore plus grand quand nous voyons Celui que nous aimons".