Avenue de Breteuil, à Paris, certains sont peut-être déjà passés devant la maison de retraite tenue par les Petites Sœurs des Pauvres, à deux pas des bureaux de la Conférence des Évêques de France. Sur le fronton de ce bâtiment, gravées dans la pierre, trois lettres : JMJ. Ce lieu d’accueil pour ceux qui finissent leur vie a bien sûr été fondé avant que le pape Jean Paul II ne mît en place les Journées Mondiales de la Jeunesse, ou JMJ.
Dans le cas de la maison des filles de sainte Jeanne Jugan, les trois lettres renvoient – l’acronyme a été couramment utilisé – à Jésus, Marie et Joseph, c’est-à-dire aux trois membres de la Sainte Famille. La fondatrice de cet ordre consacré aux personnes âgées a ainsi mis au centre de son charisme l’esprit de famille, et s’est donné pour modèle celle du Rédempteur : "Voyez comme Jésus, Marie et Joseph s’aimaient tous les trois, avec quelle bonté et quelle douceur ils se parlaient. Dans notre petite famille, il faut qu’il en soit ainsi."
Une source d’inspiration pour la jeunesse
Ce souci de l’humble Bretonne est transcrit dans la Constitution des Petites Sœurs de Pauvres : "Dieu a confié chacun à l’amour de tous". Au fond, voilà une manière de répondre à la question de Dieu à Caïn dans la genèse : "Qu’as-tu fait de ton frère ?" (Gn 4, 10). La même question est posée à tous les chrétiens, et aux jeunes a fortiori.
La coïncidence entre les acronymes, celui de la Sainte Famille et celui des JMJ, n’en est sûrement pas une. Dieu ne met-il pas les jeunes catholiques du monde entier sous la protection de Jésus, Marie et Joseph, en même temps qu’il leur donne ainsi une source d’inspiration ? La charité exige, en effet, de faire de son prochain un familier. De proche en proche, par un amour simple et vrai, se tissent ainsi les liens d’une famille humaine, unie d’abord par la même dignité d’image et de ressemblance du Créateur.
Pendant les quelques jours que les jeunes passeront à Lisbonne en ce début de mois d’août, puisse la Sainte Famille garder chaque pèlerin sous sa protection, et donner à chacun le sens du don de Jésus, l’humilité de Marie et la chasteté de Joseph. Puisse l’expérience de l’universalité de l’Église rapprocher les jeunes entre eux et affermir en eux la conscience de l’unité de la famille humaine.