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La persécution contre les chrétiens ne faiblit pas, et poursuit même une inquiétante augmentation. C'est le constat posé par l'organisation œcuménique United Christian Forum (UCF), basée à New Delhi, qui recense dans un rapport publié le 11 juillet quelque 400 actes de violence contre cette communauté, répartis dans 23 États. L'an dernier, 274 incidents avaient été enregistrés sur la même période, et plus de 500 entre janvier 2022 et novembre 2022.
L'État de l'Uttar Pradesh, situé au nord de l'Inde, est toujours en tête de liste du nombre d'atteintes portées contre l'intégrité physique des chrétiens, avec 155 cas. Il est suivi par le Chhattisgarh avec 84 actes de violence, le Jharkhand (35), l'Haryana (32), le Madhya Pradesh (21), le Pendjab (12), le Karnataka (10), le Bihar (9), le Jammu-et-Cachemire (8) et le Gujarat ( 7). L'UCF se dit par ailleurs gravement préoccupée par la situation de l'État du Manipur, dans le nord-est du pays, où les violences ont déjà fait au moins 130 morts et causé la destruction de plus de 400 églises. Au mois de juin 2023, un pic de 88 incidents a été enregistré, soit environ trois par jour.
Dans le viseur du parti nationaliste hindou
L'organisation continue par ailleurs de dénoncer, tout comme l'année dernière, l'impunité dans laquelle se déroulent ces exactions, accusant la nonchalance des autorités, voire leur complicité. Elle blâme ainsi le manque de réactivité et de sérieux vis-à-vis des plaintes déposées par les victimes.
Selon l'UCF, les actes de violence perpétrés contre les communautés chrétiennes du pays ne cessent d'augmenter depuis 2014, date à laquelle Narendra Modi est arrivé au pouvoir en Inde. À la tête du BJP, Narendra Modi impose un nationalisme hindou fort, qui exclut les minorités chrétienne et musulmane. Les chrétiens, majoritairement protestants, représentent 2,3% de la population totale de l’Inde, soit 30 millions de personnes sur les 1,3 milliard d’habitants. Bien que présents depuis le IVe siècle, ils font l’objet de mesures foncièrement discriminatoires de la part des autorités gouvernementales et fédérales, notamment avec l'adoption de lois "anti-conversion" appliquées dans onze États, et sont marginalisés.
L'Inde est ainsi l'un des pays du monde où le christianisme est le plus persécuté. L'ONG protestante Portes Ouvertes le classe onzième sur 50 dans son index mondial de persécution des chrétiens 2023, juste derrière le Soudan.