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Benoît, 21 ans, bénévole à l’Ordre de Malte France : “J’avais besoin de me sentir utile”

Benoît, 21 ans et engagé à l'Ordre de Malte France en tant que bénévole.

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Cécile Séveirac - publié le 10/07/23
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Âgé de 21 ans, Benoît Guthfreund est bénévole au sein de la délégation du Var de l’Ordre de Malte France. Il y cumule plusieurs casquettes, maraudeur et secouriste. D’un naturel timide, le jeune homme s'épanouit au fur et à mesure de ses différentes missions. "Je me rends utile. J’en ai besoin, sinon j’ai l’impression de rester dans une forme d'inertie", témoigne-t-il auprès d’Aleteia. Rencontre.

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Benoît a 21 ans. Avare de ses mots, mais pas de son temps ; timide selon ses dires, ou simplement impressionné par nos questions, le jeune homme ne se répand pas en flot de paroles pour évoquer son engagement à l’Ordre de Malte France. Pourtant, le parcours de ce tout jeune bénévole a de quoi impressionner. Après son baccalauréat, il entre en licence d’arts du spectacle à l’université de Grenoble, en 2020. Comme beaucoup de jeunes, son parcours d'étudiant est bousculé par la pandémie de Covid-19. Il décide de ne pas poursuivre les études entamées. "J’ai décidé que j’allais me diriger vers le social et le secours à la personne. C’est devenu comme une évidence, j’ai tout de suite aimé cette idée d’aider les autres dans des situations difficiles", relate-t-il.

On grandit énormément au contact de la rue. Parce qu’on se retrouve face à la misère d’autrui, parce qu’on la fréquente, sans parfois pouvoir offrir autre chose qu’une présence.

Après une première expérience d’un mois au sein des centres sociaux de Chambéry, suivie d’une autre à l’hôpital d’Hyères en tant que brancardier, Benoît a trouvé sa vocation. Désireux de se former au secourisme, le jeune homme contacte la délégation du Var de l’Ordre de Malte France. L’unité de secours n’étant pas encore montée, il entame alors un service civique de huit mois avec les équipes de maraudes sociales. "Nous effectuons les maraudes de Toulon à Hyères, en passant par la Seyne sur Mer. Parfois nous étendons le périmètre à des villes plus petites", explique Benoît à Aleteia. Les soirées sont chargées : la maraude débute à 18h30 et s’achève en règle générale aux alentours de 23h30. Du jeune homme introverti et inhibé, on ne retrouve presque plus rien. "On grandit énormément au contact de la rue. Parce qu’on se retrouve face à la misère d’autrui, parce qu’on la fréquente, sans parfois pouvoir offrir autre chose qu’une présence. Disons que ça “calme” un peu. On remet en perspective son propre quotidien", sourit Benoît.

Sortir de sa zone de confort

"Benoît était quelqu’un d’un peu refermé sur lui-même", renchérit Monique Rolland, déléguée de l’Ordre de Malte France pour le département du Var. "Il manquait de confiance en lui. Le service civique l’a épanoui et lui a changé la vie. Il est sorti de sa zone de confort, le contact avec les plus démunis l’a aidé à prendre de l’assurance." À l’issue de son service civique, Benoît entre en tant que salarié au SIAO (Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation) 115 du Var, un organisme intégré au Samu social, et devient écoutant sur la ligne téléphonique d’urgence. Son travail : évaluer les besoins des appelants, généralement des personnes démunies, sans domicile fixe, afin de les informer des dispositifs conçus pour les aider (accès aux soins de première nécessité, droit d’être accompagné par un travailleur social, solutions d’hébergement temporaire, etc.)

Je dois tout à l’Ordre de Malte. C’est grâce à cette association que j’ai pu développer mes compétences, enrichir mon expérience, découvrir ma passion.

Au cours de l’année vient le moment tant attendu par Benoît : la délégation varoise de l’Ordre de Malte France monte l’unité de secours manquante. Il en devient le responsable adjoint. Un rôle important que Benoît endosse sans crânerie, mais avec une véritable fierté. Gestion des effectifs de l’unité, préparation des postes de secours, lien avec les associations et les autorités préfectorales, communales et départementales… "C’est une responsabilité forte, et cela me plaît parce que je me rends utile. J’en ai besoin, sinon j’ai l’impression de vivre dans une forme d'inertie", affirme Benoît. 

Des interventions multiples

De l’inertie, il n’y en a guère : de l’intervention au Bol d’or 2023, mythique course de moto au Castellet, en passant par la gestion des migrants arrivés par l’Ocean Viking à Toulon, Benoît n’a pas le temps de s’ennuyer. Dernièrement, le jeune homme et son unité de secours étaient présents au salon International de l'aéronautique et de l'espace au Bourget. Le défi était de taille, puisqu’il fallait assurer la sécurité de 50.000 et 80.000 personnes par jour, circulant entre cinq halls immenses et un tarmac tout aussi gigantesque que les visiteurs animent d’un va-et-vient incessant pour admirer avions et fusées. Malaises, blessures en tout genre… Les premiers secours sont prodigués avec un savoir-faire hors-pair. "Nous avons réalisé entre 50 et 100 interventions par jour", déclare Benoît, non sans fierté. "C’est un rythme assez intense qui nécessite d’être toujours en action, prêt à intervenir."

Alors que Benoît est somme toute devenu indispensable à sa délégation par la force de son engagement, c’est bien lui qui exprime sa gratitude à l’égard de l’Ordre de Malte France. "Je dois tout à l’Ordre de Malte. C’est grâce à cette association que j’ai pu développer mes compétences, enrichir mon expérience, découvrir ma passion. Je sais désormais où est ma vocation."

En partenariat avec l'Ordre de Malte

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